lundi 31 août 2020

Ils sont de retour ! [MàJ 31 août]

Nous avons reçu récemment un courriel de François, notre chef météo : "ils avaient quasiment disparu depuis la fin avril, soit près de 4 mois déjà". De quoi parle-t-il ? Indices ci-dessous :

Photos : François GOURAND


 Réponse demain soir !

[MàJ 31 août]

Réponse : les UV ! Les photos ci-dessus montrent la station de mesure d'infoclimat.fr, que notre chef météo a installée cette année. Il est possible de suivre en direct les mesures qu'elle délivre ici :

 
Explications de François : 
 
"Aujourd'hui [le 18 août dernier, ndlr] la petite station météo que j'ai installée l'été dernier sur le toit de la Gérance Postale a mesuré à nouveau un indice UV non nul, avec 0.5 !

En réalité il y a toujours eu du rayonnement ultraviolet, même en plein hiver, mais avec un soleil particulièrement rasant, l'intensité de ces rayons était très faible, et ne posait donc aucun problème de santé.

Ce retour des UV qui vont être, avec l'intensité solaire, de plus en plus forts dans les prochaines semaines, indique qu'il va falloir bientôt songer à se protéger du soleil. Le sujet est d'autant plus important qu'en fin d'hiver, c'est la période de destruction saisonnière de la couche d'Ozone polaire, ce qui fait que le rayonnement UV peut être particulièrement fort quand on se trouve sous un trou dans la couche d'Ozone stratosphérique. Ces jours là, on mesure des pics d'indice UV au sol. "
 
L'été dernier, l'indice UV atteignait couramment 6 à la mi-journée. Nous voilà donc prévenus !

vendredi 28 août 2020

Festival du film Antarctique : DDU distinguée deux fois !

Chaque année se tient au mois d'août le festival du film Antarctique, intitulé WIFFA (acronyme de Winter International Film Festival of Antarctica). De quoi s'agit-il ? 

Le principe est que chaque base participante, incluant les îles subantarctiques anglaises et françaises (Cro, Ker et Ams), réalise un ou plusieurs films d'une durée de cinq minutes environ. Deux catégories existent :

  • L'Open : il s'agit de la catégorie libre, dans laquelle chacun peut donner libre cours à son imagination
  • Le 48h : dans cette catégorie, il faut réaliser un film le temps d'un seul week-end. Doivent obligatoirement apparaître 5 items / actions, dont la liste est diffusée lors du coup d'envoi de ce marathon.

Cette année, DDU a participé dans les deux catégories, avec deux réalisations :

  •  A strange addiction pour le 48h
  •  You shall not doubt pour l'Open

Et les résultats des votes sont tombés dimanche soir, lors de la première retransmission live organisée depuis Concordia, qui prenait cette année en charge l'organisation du Festival.

 

Eh oui, vous avez bien lu : les réalisations de DDU sont nominées 4 fois (sur 9 catégories) et remportent pas moins de deux premières places !! Bravo également à Amsterdam et Crozet pour leurs résultats (retrouvez ici l'article de Crozet sur leur tournage)

Nouveauté cette année : Concordia a vu les choses en grand, en créant un site proposant à la diffusion les réalisations. Vous pouvez donc y retrouver nos productions. :

https://www.wiffa.aq/en

Merci à eux et à leur exceptionnel investissement. De l'avis de nombreuses bases, la soirée en live, bien que limitée par le débit actuel de notre connexion, nous a permis de ressentir pleinement l'impression d'être embarqué dans une sorte de communauté Antarctique. L'un des principes fondateurs du Traité de Washington, à savoir faire du continent un espace partagé transcendant les différences nationales, était particulièrement vivant ce soir là.

Retrouvez ci-dessous quelques captures d'écrans de nos films.

You shall not doubt : que se passe-t-il sur cette base ? Un curieux mystère semble se cacher derrière les paysages somptueux de DDU

Le mystère de la chambre 12

Aurélien Dupré sous surveillance ...

Mais ... ?

... Oups !

!!!!
 

 A strange addiction : cette année, les 5 éléments qui devaient figurer dans le film étaient :

  • Un son : a wet slap, littéralement une claque humide. Exemple donné : son que fait une personne frappée par un poisson.
  • Un objet : a stretcher = un brancard
  • Une citation : "you stay a littler longer... baby !"  = variation autour de la chanson "wait a little longer baby" de H. Thompson, censée correspondre à l'esprit d'un vrai hivernant souhaitant profiter au maximum de son passage en Antarctique
  • Un personnage célèbre : Bruce Lee

  • Une action : prendre un repas tous ensemble

Comme vous pouvez le voir ci-dessous, l'utilisation des cinq éléments a été particulièrement appréciée, notamment le coup de génie de l'un d'entre nous avec les céréales, qui nous a valu le prix du "best use of the 5 elements".

Miam miam !
 
Que se passe-t-il ?!

Mais qui est ce sauveur ? Vous en saurez plus en vous rendant sur le site de la manifestation !

Alors, cela vous a plu ?

mardi 25 août 2020

Photo du jour : aurore devant le dortoir

Que se passe-t-il à DDU lorsqu'on l'on sort en pleine nuit devant le dortoir et que le ciel est dégagé ? Réponse ci-dessous !

Crédit photo : un hivernant noctambule

 Et pour ceux qui ont la chance de dormir du côté nord, il n'y même pas besoin de sortir de leur chambre !

lundi 24 août 2020

Photos du jour : tortues

Le phénomène des tortues est un comportement caractéristique des manchots Empereurs. Lorsque le froid est trop vif, ceux-ci forment des groupes denses leur permettant de s'en protéger, qui font penser aux formations romaines du même nom (qui étaient paraît-il inspirées des Gaulois). La température au cœur du groupe peut atteindre 37°C !

Photos : Alexis CARRON (juin 2020)

Les manchots font des roulements. De quoi laisser penser qu'ils sont altruistes et organisés ? Pas forcément. Comme l'indique Wikipédia : "les écologistes du comportement animal privilégient une explication bien plus « individu-centrée ». En effet, puisque s’immiscer jusqu’au centre de la tortue parait difficile du fait du regroupement très compact des individus, les manchots à la périphérie qui font directement face au blizzard auront tendance à contourner et à se positionner derrière le groupe pour se protéger du vent. Après un certain temps, les individus initialement au centre vont donc se retrouver exposés à leur tour au blizzard et vont changer de position, et ainsi de suite. Le comportement de formation en tortue serait donc basé sur des stratégies individuelles pour l’accès à la chaleur"

 
L'étude de ce phénomène présente également un intérêt scientifique. C'est ainsi qu'un programme franco-allemand l'étudie à Neumayer III, la base antarctique allemande. Il est porté notamment par la responsable de l'un des programmes français d'études des manchots présent en terre Adélie, à Crozet et aux Kerguelen, le n°137 "écophy", dirigé par Céline Le Bohec. 
 
La base allemande Neumayer III - Photo non créditée
 
Cette base est située en terre de la Reine-Maud (zone de revendication norvégienne), qui appartient à la façade australe de l'Antarctique, c'est à dire la partie du continent qui fait face à l'Afrique du sud. On y accède d'ailleurs notamment en avion depuis Le Cap et l'aérodrome de Troll, à proximité de la base norvégienne du même nom.

Terre de la Reine-Maud, zone de revendication norvégienne - Source : Wikipédia

Un article de National Geographic présente les travaux qui y sont menés. Les chercheurs y ont installé un système de caméras fonctionnant toute l'année et pouvant être piloté depuis la base. Ils peuvent alors déterminer les températures à partir desquels les manchots se mettent en tortue. Intérêt ? C'est un marqueur de l'état de santé des oiseaux : plus ils sont maigres, plus la température déclenchant leur regroupement sera élevée. Le manchot sert donc d'espèce "éco-indicatrice" : s'ils sont maigres, c'est que, à condition de banquise égale, leur nourriture s'est raréfiée ou qu'ils ont été perturbés. Autrement dit que la surexploitation liée à la pêche ou le développement du tourisme impactent trop leur milieu de vie.

Photo : Alexis CARRON

Très peu de colonies d'Empereurs existent à proximité immédiate d'une base antarctique. Nous mesurons donc bien la chance immense d'avoir celle-ci à nos portes et la nécessité de la protéger des effets négatifs de l'activité humaine.

samedi 22 août 2020

Des nouvelles de l'Aurora Australis

Celles et ceux d'entre vous qui suivent de près l'actualité Antarctique se souviennent sans doute que l'arrivée de la TA70 a été un peu mouvementée cette année, à la suite de l'avarie qu'à subi l'Astrolabe en novembre dernier. La première rotation de l'année, dite "R0", avait dû être annulée.

Mer et Marine : l'Astrolabe en avarie (novembre 2019)

Heureusement, nous avions pu gagner le continent début décembre, comme prévu initialement, grâce à l'excellente coopération avec les Australiens. Ces derniers avaient pu mettre à disposition leur mythique navire, l'Aurora Australis. C'est cela, l'esprit de l'Antarctique : favoriser la coopération entre nations pour faire de ce continent une "réserve naturelle consacrée à la paix et à la science (article 2 du Protocole de Madrid).

L'Aurora Australis tanké au nord de la base à R1 - Photo : Alain MATHIEU

Celui-ci, lancé en 1989, a assuré la desserte des bases australiennes pendant près de 30 ans. Il devait alors être mis à la retraite prochainement, pour être remplacé par un brise-glace flambant neuf, le Nuyina (article à venir).

Pendant les opérations logistiques - Photo non créditée

Eh bien nous avons eu dernièrement des nouvelles du navire grâce à un article de la chaîne nationale publique australienne "ABC News", qui indique que celui-ci serait prêt à être vendu à l'Argentine pour ses propres besoins - le pays possède de nombreuses bases en Antarctique de l'ouest, en particulier en Péninsule.

Alarm raised over possible overseas sale of the retiring Aurora Australis icebreaker

Au départ de Tasmanie le 1er décembre - Photo : Régis GLIERE

L'article relate notamment l'émoi de certains amoureux de l'Aurora, qui souhaiteraient voir le navire racheté pour en faire un musée flottant à Hobart dédié à l'Antarctique.

Pendant notre traversée des redoutables 50èmes hurlants !

De notre côté, nous avons particulièrement apprécié la traversée sur ce bateau, qui offrait malgré son âge des prestations plus qu'honorables : salle de sport, de détente, de cinéma et ... repas gargantuesques !

lundi 17 août 2020

Photo du jour : nourrissage

La photo du jour date du 17 juillet dernier, et son auteur est une nouvelle fois Alain MATHIEU, notre chef technique.

J'ai faim, j'ai faim ! Photo : Alain MATHIEU

 A peine nés, les pioupious réclament leur pitance. C'est le mâle qui assure cette tâche. En effet, sa compagne part se ravitailler en mer aussitôt qu'elle a pondu, celui-ci se chargeant alors de la couvaison jusqu'à l'éclosion. En attendant le retour de sa belle, il donne à son petit tout ce qu'il lui reste.

Les choses étant bien faites, le retour des femelles est synchronisé avec les éclosions. Cette année, celles-ci ont débuté le 5 juillet, avant de connaître leur pic entre le 20 et le 25 juillet. Quant aux premiers retours des femelles, il a eu lieu à la fin du mois de juin.

On comprend donc bien pourquoi il est capital que la banquise ne soit pas trop étendue : si les parents doivent parcourir une trop longue distance pour rejoindre la colonie, le risque qu'ils ne reviennent pas à temps ou avec assez de nourriture est important. Pour le moment, les conditions sont a priori très bonnes cette année, si vous avez bien suivi nos derniers articles.

samedi 15 août 2020

Une belle carte satellite

Nous vous présentions récemment nos dernières cartes satellites, tout heureux de recevoir des images exploitables après ces quelques mois de pénombre. François G, encore lui, nous a récupéré mardi dernier une image particulièrement lisible, grâce notamment aux quelques belles journées dont nous venons de bénéficier. Il nous l'a même annotée pour plus de clarté :

 

© Nasa Worldview


Zoomez et vous verrez, c'est très clair : en descendant au nord de la base - rappel : la carte est orientée Sud-Nord, donc inversée par rapport à nos repères habituels - vous tomberez sur les îles Dumoulin et le Rocher du débarquement. A l'ouest, donc à droite depuis DDU, vous pouvez apercevoir nettement les îles FRAM, puis encore plus à droite IFO et Hélène.

La langue du glacier de l'Astrolabe est quant à elle bien identifiable sous la flèche de DDU, de même que quantités de bergs pris dans la glace.

Au total, vous pouvez distinguer trois éléments :

- la banquise côtière, bien blanche, plus ou moins étendue, et dense actuellement (plus d'un mètre d'épaisseur autour de la base) ;

- la polynie au nord-ouest, c'est à dire une zone d'eau libre encastrée entre de la banquise et / ou du pack. Elles sont importantes à repérer pour les navires car elles permettent d'avancer facilement ;

- le pack, amas de glace de mer sous diverses formes, qui apparaît pour le moment très dense. Les bateaux peuvent s'y frayer un chemin selon leurs capacités. Repérer les fragilités de celui-ci est essentiel pour permettre une bonne progression. Une erreur dans celle-ci peut en effet amener un navire à se retrouver coincé par la glace et / ou à des pertes matérielles, comme le bris d'une hélice par exemple.

Pour le moment, nous espérons évidemment que la banquise ne va pas se disloquer, ce qui signifierait la fin des sorties, alors que se préparent du côté des scientifiques les premiers repérages des phoques sur l'archipel, et du côté des personnels techniques les opérations de transfert de gasoil entre DDU et la base annexe de Cap Prudhomme.

Mais pour les logisticiens qui arriveront dans quelques mois, il est par contre essentiel que la banquise débâcle au maximum, pour que le navire puisse se rapprocher le plus possible de la base, voire accoster au Lion.

A suivre, donc !

mercredi 12 août 2020

Photos du jour : manchots dans le blizzard

Les photos du jour nous viennent de Bastien, notre menuisier, grand amateur de manchots (on le comprend). Si ces derniers se mettent en tortue quand la température s'abaisse, il reste tout de même des individus à l'écart, par exemple parce qu'ils sont en train de revenir à la colonie après leurs semaines de pêche en mer. En voici quelques exemples ci-dessous :

Photos : Bastien Dubet


 

Record de froid : ce n'était pas fini !

Dans notre dernier article, nous faisions état du nouveau record de froid de la TA 70. C'était sans compter un phénomène inattendu quelques heures plus tard. Voici le compte-rendu de François G., notre chef météo :

"La barre des -30°C a été franchie pendant 56 petites minutes cette nuit : entre 23h49 et 00h45 !

Avant et après cette courte période, la température était assez stable autour de -27/-28... Alors que s'est il passé, difficilement prévisible ?

Tout simplement que le petit catabatique* qui a soufflé un peu toute la nuit s'est interrompu peu après 23h, le vent a lentement basculé au nord en faiblissant. Ce faible vent du nord a fini par nous ramener de l'air de plus en plus froid situé sur la banquise au large. Pourquoi l'air est-il plus froid au large que près des côtes ? Parce qu'on y est plus loin de l'influence du catabatique, un vent qui, en descendant la pente du continent, par compression, se réchauffe (et s'assèche).  Donc, plus loin de la côte sur le plat de la banquise, il fait régulièrement plus froid qu'à DDU.

Ensuite, peu avant 1h, le vent a tourné à nouveau et repris une petite composante catabatique, ce qui a mécaniquement fait remonter la température, chassant cet air bien froid venu du large, puis le catabatique s'est établi à nouveau et on a récupéré nos -28°C d'avant la bascule du vent.

Un tel revirement du vent pendant moins d'une heure est totalement imprévisible avec les modèles dont nous disposons, tout juste voyait-on que le vent devait faiblir en milieu de nuit, ce qui facilite une bascule, mais cette dernière n'était pas vue.

En tout cas, c'est fait : -31,1°C !"

Et voici la preuve en image : 

Capture d'écran de l'ordinateur météo
 

* Si vous avez oublié ce que sont les vents catabatiques, n'hésitez-pas à consulter cet excellent article de Gaétan H., le chef météo de la TA69

samedi 8 août 2020

Record de froid pour la TA 70

Ce matin, le record de froid du 10 juin (-29,2 °C) a été battu ... de deux dixièmes : -29,4°C ont été enregistrés. Ferons-nous mieux ? Selon notre chef météo François, "il n'est pas exceptionnel de dépasser les -30°C après le 15 août, ce qu'on peut qualifier de fin d'hiver ici :

  • En 2017, -35.7°C le 23 août et -34.5°C le 30 août
  • En 2016 : -33.0°C le 14 septembre
  • En 2015 : -30.2°C le 16 septembre et -30.6°C le 18 septembre
  • En 2014 : -31.3°C le 20 septembre et -30.2°C le 21 septembre

Le record de froid enregistré ici reste donc invaincu : -37.5°C le 4 août 1990.

La journée était encore une fois magnifique, avec désormais un franc soleil durant une partie de celle-ci, comme vous pouvez le voir ci-dessous avec ces quelques photos prises depuis la base vers 14h30.

Ile C. Bernard au second plan, et cap des Léopards / mont d'Or au premier

Plein nord, le soleil décline déjà

Iles du Zodiac 1/2

Iles du Zodiac 2/2

Et voici l'éphéméride du jour : le solstice d'hiver paraît déjà loin.

 

Pendant ce temps, il paraît que la canicule sévit en métropole ... Parlez-en donc aux sortants du jour, qui sont revenus rougis par le petit vent glacial !

Bon WE à toutes et à tous !

 

vendredi 7 août 2020

65 ans des TAAF !

Le 6 août 1955 étaient créées les TAAF. Les 4 districts d'alors étaient auparavant rattachés au Gouvernement général de Madagascar depuis 1924 :
  • Saint-Paul et Amsterdam, découvertes en 1522 par un marin portugais membre de l'expédition de Magellan
  • Crozet et Kerguelen, découvertes à quelques semaines d'intervalle en 1772, respectivement par Marion-Dufresne et Kerguelen
  • La terre Adélie découverte en 1840 par Dumont d'Urville
Le cinquième district, celui des îles Éparses, est quant à lui rattaché aux TAAF depuis 2007.

En 1955, les "établissements français" dans ces îles débutaient à peine : Ams en 1949, Ker en 1950, et première installation à Pointe-Géologie en janvier 1956, après les deux hivernages de Port-Martin en 1950-1951 et celui à la cabane Marret en 1952. Crozet attendra 1963, après deux campagnes d'été en 1961 et 1962.

Les personnels du district ont donc fêté dignement cet évènement !

Retrouvez les photos des autres districts sur le compte twitter des TAAF

Ams
Cro

A l'occasion de leurs 65 ans, les TAAF ont fait paraître un numéro hors-série de "terres extrêmes", la lettre trimestrielle de la Collectivité. Vous y retrouverez des documents d'époques, qui sont un témoignage précieux de l'état d'esprit d'alors : barrage hydroélectrique envisagé, introduction de poneys pour transporter les sacs à dos des hivernants, autorisation individuelle d'amener un fusil de chasse... !

Au fait, nous sommes la soixante dixième mission, appelée TA 70. Savez-vous quand est-ce que débute le décompte en terre Adélie ?

jeudi 6 août 2020

Image du jour : retour des cartes satellites

Les cartes satellites nous permettent tout au long de l'année d'avoir un aperçu de l'étendue de la banquise en terre Adélie. Leur utilité est double :

- elles sont précieuses pour les scientifiques, car elles permettent de mesurer le chemin que les manchots doivent parcourir pour trouver de l'eau libre, et donc se nourrir (et nourrir leur progéniture) ;

- elles sont très utiles pour les opérations logistiques, afin de mesurer l'étendue de la banquise à franchir, et l'existence de polynie (zones d'eau libre) ; et donc optimiser le trajet vers DDU.

Cependant, elles ne sont plus disponibles pendant quelques mois en hiver. Pourquoi ? Tout simplement parce que DDU est dans l'ombre, n'étant plus suffisamment éclairée (les satellites d'observation n'ont pas le bon goût de passer pile à 12h, durant l'heure trente de soleil).

Avec l'allongement des journées, nous avons cependant pu obtenir notre première carte satellite exploitable lundi dernier - il faut aussi une journée sans trop de nuages pour voir quelque chose. François G., notre chef météo, nous a donc envoyé cette carte annotée par ses soins :
© Nasa Worldview

Le lendemain, une manip scientifique réalisée sur les hauteurs de Cap Prudhomme venait confirmer à vue l'emplacement de la polynie, qui nous laisse donc le loisir d'aller visiter toutes les îles de l'archipel sans trop de risque, étant située à environ 15km.

Et une nouvelle carte récupérée mercredi permettait de mesurer avec précision cette distance :


© Nasa Worldview


Saurez-vous vous repérer ? Avec un peu d'entraînement, c'est un exercice accessible à tous. Regardez les petits points au sud du "DDU" : il s'agit des îles Dumoulin et du Rocher du débarquement, là où Dumont d'Urville a débarqué. La polynie mesurée à 14,63km est donc située au nord-ouest sur la carte ci-dessous, au delà des îles Hélène et IFO tout à gauche.
La carte satellite est orientée sud -nord, contrairement à la carte marine de l'archipel ci-dessus

lundi 3 août 2020

Photo du jour : on ne s'en lasse pas

A DDU, nous observons des aurores australes toutes les semaines. De quoi finir blasés ? Ce n'est certainement pas le cas de notre chef technique, Alain MATHIEU, qui nous gratifie chaque mois de nouvelles photos plus belles les unes que les autres. Jugez-en plutôt :


Bon début de semaine !