mardi 31 janvier 2023

Rugby et baignade à DDU

La présence de l'Astrolabe à DDU entre le 4 et le 17 janvier a permis l'organisation d'évènements sportifs en commun : deux matchs de rugby et une baignade.

Pour le rugby la parole est laissée à Servanne et Matthieu , pour la baignade les photos suffisent d'elles-mêmes pour illustrer cet exploit de sauter dans une eau à -1,5°C...

Le rugby :

Dimanche 08 janvier 2023, le blizzard souffle, la neige tombe, le froid est saisissant.

C'est dans cette atmosphère que prend place la première rencontre qui oppose l'équipage de l'Astrolabe P800 aux campagnards et hivernants de DDU. Les équipes sont composées de 11 joueurs.

©Vincent Micheletti

Le moral des troupes est au plus haut, tout le monde est motivé.

Le terrain glissant et miné de trous espiègles, durant les premiers instants chacun tente de prendre ses marques et de dompter la banquise.

©Vincent Micheletti

Malgré tout, le ballon vole de main en main, les joueurs courent à perdre haleine, chacun se donne à fond.

Petit à petit, la cohésion de la Marine prend le dessus sur la fougue des Durvilliens. Les 2 premiers essais pour la Marine sont marqués.

DDU réagit et après une course effrénée marque à son tour.

Le courage revient, DDU veut y croire, la foule est en délire.

Mais ce n'est pas sans compter sur la compétitivité légendaire de la Marine, qui marque à nouveau 3 essais...

Après 1h de match, la Marine est victorieuse mais l'esprit revanchard des Durvilliens motive l'équipage pour un match retour.

©Vincent Micheletti

Samedi 14 janvier 2023, le soleil est au rendez-vous, le terrain de neige est prêt, le match peut avoir lieu. Cette fois-ci les équipes s'affrontent à 6 contre 6.

La Marine est remontée à bloque, domine le match ; à la 35ème minutes le score est de 3-0.

Mais un premier essai donne un souffle nouveau aux Durvilliens, un deuxième accable la Marine et le troisième remet les compteurs à zéro.

La tension est palpable, le public reste silencieux. Le prochain qui marque sera victorieux.

Chaque équipe est concentrée : on crie, on bloque, on glisse. Rien ne passe des 2 côtés.

©Vincent Micheletti

Finalement, c'est l'envolée de l'ornitho de l'équipe vers la ligne d'enbut qui donnera la victoire à DDU.  L'honneur est sauf.

Mais, ce dont tout le monde se souviendra, c'est la bonne humeur, les rires, les cris et le fairplay de tous.

 

©Vincent Micheletti


Merci à l'équipage de l'Astrolabe pour ce beau moment de partage que l'on gardera en mémoire longtemps.

La baignade : 

©Laurent Le Guiniec -TAAF

 

 

©Vincent Micheletti

 

©Laurent Baudchon - MeteoFrance

©Laurent Le Guiniec -TAAF


©Laurent Le Guiniec -TAAF

vendredi 27 janvier 2023

De la TA72 à la TA73, l’aventure "chercheurs-handicap" continue

 

Cet article revient sur le projet « Eco-citoyenneté et Handicap »,  animé par Isabelle Chemin sous forme d' ateliers d’expressions orale et artistique avec 14 résidents du Foyer de vie Michèle DARTY de Cannes et réalisé avec la mission TA 72.

Isabelle Chemin nous présente la démarche :

Les pôles sont aujourd’hui des lieux majeurs pour comprendre le dérèglement climatique en action. Durant l’année 2022, grâce à un échange hebdomadaire avec le chef de District, M. Jean-Philippe Guérin, de la base Dumont D’Urville, ils ont pu découvrir, partager et vivre un rythme de vie hors norme, collé à la nature, à ces contraintes et la difficulté des relations humaines.


 

Échanges : De ces échanges pour des résidents mettant en parallèle la vie de leur foyer méditerranéen et la vie de cette base antarctique, il va en résulter une cascade inattendue de blocages psychologiques, d’interrogations et de réflexions de vie. La base offre aux résidents une configuration humaine resserrée avec laquelle ils peuvent tisser des liens et s’identifier : 21 hivernants qui ne se connaissaient pas, devant développer des relations humaines en huis-clos, un peu comme eux au foyer. Cette relation fidèle a permis de sortir de leur rythme quotidien, de se familiariser avec des notions d’éloignements, géographique et temporel. Chaque résident fut mis en relation avec deux personnes de la base. 


 

Confiance : Un des points déterminants fut la confiance dans une réponse, venant d’un au-delà inconnu, « au-delà des mers », au-delà de leur différence intellectuelle, au-delà d’un jugement. A chaque question posée, la réponse est venue par le net et même par la poste ! En gagnant en confiance, en apprenant à poser une question à un autre qu’eux-mêmes, ils avaient accepté d’entendre un autre modèle de vie, de l’analyser et de prendre conscience de leur fragilité et de celle de leurs équipes. Équilibre et respect sont indispensables pour maintenir une balance entre les deux. Sinon comme le disait une résidente « on part en stress, on tombe malade ». Michèle ajoute « Le chef de district doit être très patient avec tout le groupe des hivernants, moi aussi au centre j’ai appris à devenir patiente ». 


 

Partager : La richesse de ces échanges avec l’Antarctique est venue marquer à jamais leurs réflexions d’éco-citoyens du monde. Cette expérience avec les TAAF a permis de soulever chez chaque résident des pans de vie qu’il gardait secret à l’équipe d’éducateurs comme à eux-mêmes ; pour le Dista et les hivernants, cela leur a fait découvrir un monde social, des personnes handicapées en quête de confiance, de connaissances et d’échanges.


 

 

Ouverture : Janvier 2023, ce projet offre encore des étincelles de rêves. La rencontre, la vraie, le contact sans frontières, sans 15 000km de distance, sans écran deviendra réalité entre le Dista de la mission 72 et les résidents du foyer cannois le vendredi 27 janvier.

Ils seront fiers de l’accueillir chez eux et de lui faire visiter ainsi qu’aux écoles du quartier, l’exposition qu’ils ont créée. 

Du grand désert blanc, au sable de la plage, cette première aventure ose affirmer que les compétences priment sur les manques, que chaque être peut être considéré comme une sentinelle et non un « manchot » aux yeux des autres. Continuons cet enrichissement mutuel !

Article proposé par Isabelle Chemin - isabelle.chemin@chemindessens.fr

Artiste plasticienne diplômée des Beaux-Arts de Bordeaux,

Art-thérapeute travaillant à Grasse dans les Alpes-Maritimes.

https://www.youtube.com/watch?v=YIMQb3O0VNw (lien vers le film)

jeudi 26 janvier 2023

Suivi du glacier de l'Astrolabe - Mission SEIS-ADELICE 2023

 

Objectif du projet IPEV SEIS-ADELICE: étudier la dynamique du glacier de l’Astrolabe en Terre Adélie en enregistrant la sismicité glaciaire induite par la fracturation du glacier, son glissement basal et latéral, l’activité hydrodynamique sous-glaciaire et ses interactions avec l’océan sur lequel il flotte. 

Pour la campagne d’été de janvier 2023, l’objectif était de déployer un réseau de nodes sismologiques sur la ligne d’échouage du glacier de l’Astrolabe (le lieu où il passe de posé sur le continent à flottant sur l’océan).

Le déploiement du réseau de 50 capteurs sur une surface de 2x2 km2 sur la ligne d’échouage du glacier a nécessité un travail en 2 cordées de 3 personnes durant 3 jours. Démontage du réseau et récupération des nodes après 3 semaines d’enregistrement. 

 

 

Dépose hélicoptère du matériel et des personnels sur le glacier de l’Astrolabe.



 

Cheminement sur le glacier de l’Astrolabe, encordés avec Pierre Rizzardo, guide de haute montagne.

Progression encordée sur la rive droite du glacier, fortement crevassée.

 


Installation d’un node sismique dans la glace, à 50 cm de profondeur, ses trois composantes verticale, N-S et E-W bien orientées dans le référentiel géographique grâce à une bulle et à l’utilisation d’un gnomon qui permet de retrouver le nord géographique à partir de l’azimut du soleil à un instant donné.

 


Après installation, chaque node enfoui dans la glace est localisé par GPS mais également par deux bambous ancrés dans la glace.


 

Carte du réseau de 50 nodes SEIS-ADELICE et des 2 stations large bande (AST11 et AST12) déployés en janvier 2023, au-dessus de la ligne d’échouage du glacier (lignes rouge et orange, selon deux modèles). Les stations GNSS du projet DACOTA (PI E. Le Meur) sont indiquées en bleu et suivent les déplacements horizontaux et verticaux du glacier depuis plus d’une décennie.  

 

 

Carte d’ensemble du réseau sismologique SEIS-ADELICE, avec les stations large bande sur la glace stable autour du glacier (en rouge) et le réseau temporaire de nodes sur sa ligne d’échouage (jaune). 

Sont également prévues en 2023 l’installation de deux stations large bande sur les ilôts Gouverneur et Curie pour compléter le dispositif.

 En mer, un petit réseau de stations sismologiques sous-marines (OBS) a été déployé entre les île du Lion et Curie au Nord de DDU (OBS1 à 4).

 

 


Texte et photos : Guilhem BARRUOL, CNRS/IGE Grenoble