C’est une première en Terre
Adélie, une équipe de chercheurs a pu équiper le 21 novembre dernier un phoque
crabier avec des instruments pour étudier ses déplacements en mer, ses plongées
et son écologie.
L’équipe a été déposée en hélicoptère
sur une plaque de banquise dans un magnifique décor d’icebergs ! Grâce au
talent du pilote d’hélicoptère Michel, les conditions ont permis le
débarquement de l’équipe sans que le phoque ne parte à l’eau !
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Teamphoque-Institut Polaire Français
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Les phoques crabiers sont les phoques
les plus abondants au monde et sont présents dans la zone de banquise dite du « pack »
en Antarctique. La femelle équipée mesure 2,30m et pèse environ 200kg.
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Les appareils tomberont dans quelques semaines à la mue
de l’animal/Team phoque Institut Polaire Français
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La banquise Antarctique est un vaste
habitat abritant des écosystèmes dominés par d'abondantes populations de mammifères
et d’oiseaux marins consommant de grandes quantités de ressources marines,
notamment du krill.
Les phoques crabiers se nourrissent
quasi exclusivement de krill — petite crevette brouteuse d’algues mondialement
connue. Ce crustacé dépend de la banquise pour son développement larvaire et
joue un rôle prépondérant dans le cycle du carbone
et du fer dans l’océan Austral, et donc dans la régulation de notre climat.
Alors que les populations de krill — et
par ricochet l’ensemble des écosystèmes associés — pourraient être affectés négativement
par un climat plus chaud, leur évolution reste difficile à prévoir tant nos
connaissances sur le krill dans certaines zones sont à ce jour limitées à
cause de la couverture saisonnière de la banquise qui en empêche toute étude.
Il n'y a pas de pêche significative de
krill dans l'Antarctique de l'Est à l'heure actuelle, mais les flottes norvégiennes
et chinoises montrent un intérêt croissant pour cette région et cette
ressource.
L’étude de l’écologie en mer des phoques
crabiers permet donc de suivre la distribution de ce maillon clé de l’écosystème
marin Antarctique avec des implications considérables sur la santé des écosystèmes
polaires et du climat mondial.
Les
progrès de la miniaturisation électronique permettent d’équiper les animaux d’appareils
particulièrement sophistiqués. Ils peuvent mesurer le comportement alimentaire des prédateurs
et les interactions proies- prédateurs, et acquérir simultanément une série de paramètres
biologiques et physiques clés de l’océan. L’ensemble de ces données peut
ensuite être communiqué par satellites.
Ainsi,
les capteurs collés dans la fourrure du phoque crabier permettront le suivi de
ses phases de chasse, de son effort de nage, de ses profondeurs de plongées et
de ses positions fournissant également des données indirectes sur la
distribution du krill. Les appareils tomberont dans quelques semaines à la mue
de l’animal.
Un
grand merci à Michel pour ses manœuvres qui ont permis la réussite du déploiement
(le phoque s’appelle Elena, en l’honneur de sa fille), à l’équipe hélico (Julien,
Philippe et Serge), à toute l’équipe de l’Institut Polaire Français Paul-Emile
Victor pour leur soutien logistique, à nos deux manipeurs Lucie et Nicolas qui
nous ont accompagné et aidé sur ce morceau de banquise, aux ornithologues du
programme 109 Jimmy et Servane qui nous ont aidé et accompagné dans toutes les
étapes vers ce déploiement.
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Teamphoque-Institut Polaire Français |
Rédacteurs : Sara Labrousse et Jean-Benoît
Charassin (LOCEAN/CNRS-MNHN)-Programme 1182 ASSET