Stéphane COTTEREAU, chef de district de la 64ème mission (2013-2014), avait réalisé quelques schémas pour les hivernants illustrant le phénomène des vents catabatiques.
Je les reprends ci-dessous avec son autorisation.
L’air chauffé s’élève, aspirant l’air au niveau du sol en provenance de la mer ou de la banquise.
2) Sur le continent, les masses d’air froides dévalent les pentes du continent, rencontrant de l’air moins froid, donc moins dense et accélérant donc sous la double action d’un gradient de pression horizontal et de la gravitation.
Le front de brise « stoppe *» le déferlement du vent catabatique.
* La brise en s’élevant va détruire la structure thermique associée au vent catabatique, créant des tourbillons qui vont mélanger l’air et créer une zone d’instabilité
Le vent déferle sur le côté puis s’étale dans les 3 dimensions et ralentit, bloquant l’arrivée du vent en amont qui en s’élevant, rompt la stabilité des couches d’air, créant un mur de neige.
Le souffle d'un vent catabatique au coucher du soleil - Crédit photo : Aurélien ROUILLE |
Aujourd'hui à 11 heure ce matin, la tempête s'est calmée une dizaine de minutes. Le ciel s'est complètement dégagé et le soleil est réapparu (plus de neige soufflée).
Mais le phénomène est particulièrement traître car la vitesse du vent est repassée en moins d'une minute de 65km/h à 190km/h... Le graphique ci-dessous, fourni par l'équipe météo France de DDU, fait apparaître les relevés de vitesse de vent pendant les deux jours de tempête et la dernière bourrasque à 190,8 km/h.
Ce dernier événement extrêmement violent n'a duré que quelques minutes mais plusieurs hivernants se sont fait surprendre, heureusement sans conséquence.
Cet phénomène brutal s’appelle le phénomène de Loewe.Mais le phénomène est particulièrement traître car la vitesse du vent est repassée en moins d'une minute de 65km/h à 190km/h... Le graphique ci-dessous, fourni par l'équipe météo France de DDU, fait apparaître les relevés de vitesse de vent pendant les deux jours de tempête et la dernière bourrasque à 190,8 km/h.
Source : Météo France |
Je connaissais pas ce type de vent. C'est impressionnant à imaginer. Merci pour cette description très précise et très instructive.
RépondreSupprimerLa question que je me pose cependant est :
Lorsque les deux vents se rencontre, le mur est-il solidifié (gelé) ? Est-il visible à l'œil nu ?
Et concernant les risques d'être surpris par la traitrise de ce vent, quelle aurait pu être les conséquences pour les hivernant s'il n'avait pas pu se sauver à temps ?
(je suis curieuse. Désolée !)
Bonjour,
SupprimerComme sur la photo, le "mur" de neige est constitué d'un nuage dense de neige soufflée. A l'intérieur, la visibilité est nulle (tout est blanc) même si il fait beau.
S'agissant des dangers des vents hyper violents, une personne surprise pourrait être projetée dangereusement au sol ou contre un obstacle et se blesser lors d'un chute incontrôlée. Des objets peuvent aussi se détacher et devenir des projectiles dangereux.
Bonjour, petite question : ce phénomène de Loewe n'est donc par prévisible ... Mais peut t'on déterminer que les conditions météo à un instant donné sont favorables à la création de ce phénomène ? ( histoire d'aviser le personnel et d'interdire les sorties sur une preriodes définie ..)
RépondreSupprimerBonjour,
RépondreSupprimerLe service météo avait prévu l'épisode catabatique et avait alerté les hivernants. Toutes les sorties hors base étaient donc interdites. Par contre, le phénomène de Loewe est imprévisible. Par prudence, il faut garder en tête que le phénomène peu se déclarer à tout moment pendant quand les conditions favorables aux vents catabatiques sont établies.
Bonjour,
RépondreSupprimerPourquoi est-ce que le vent est détourné par la force de Coriolis ?
Je suppose qu'aux pôles, son effet doit être très différent de celle à Paris.
Bonjour,
SupprimerLa force de Coriolis découle d'une accélération liée à la rotation de la Terre. Elle dévie le vent vers la droite dans l'hémisphère Nord, vers la gauche dans l'hémisphère Sud. L'intensité de sa force dépend de la latitude: elle est nulle à l'équateur et maximale aux pôles. Elle est presque deux fois plus forte aux pôles qu'à Paris. Elle n'agit pas sur la force du vent mais sur sa direction. C'est aussi à cause de la force de Coriolis que les dépressions tournent dans le sens inverse ici par rapport à l'hémisphère Nord.