Premier œuf découvert aujourd'hui dans la manchotière, entre les pattes d'un mâle. Il le couvera jusqu'à l'éclosion. La femelle est repartie en mer pour chercher de la nourriture, c'est donc lui qui jeûnera, pendant deux mois, en attendant son retour.
Un futur père se repère avec son déplacement, gauche, car il peut à peine marcher en gardant l’œuf au chaud, sur ses pieds, sous son pli de peau protecteur, pour éviter tout contact avec le sol glacé. Il soulève périodiquement ce bourrelet pour faire tourner l’œuf, et garder ainsi sa chaleur uniforme (ne pas exposer les mêmes parties au froid: la température sous le repli est estimée à 30°C tandis que la température extérieure descend désormais en-dessous des -20°C).
Crédit photo: Delphine MENARD |
Bonjour.
RépondreSupprimerMerci à vous Madame et à toute la TA68 pour ces explications et ces photos.
On ne se lassera jamais de ces images de manchotière,des couples et du premier oeuf entraperçu sur les pattes d'un mâle.
J'espère juste que dans 70 ans ,ce merveilleux spectacle de la vie pourra être encore aperçu avec le même nombre d'oiseaux qu'aujourd'hui.
Avez vous une idée de la distance que les femelles doivent parcourir en ce moment pour rejoindre l'eau libre ?
Bonne journée à toutes et tous,avec peut être le jour qui commence à se faire moins présent.
Bien cordialement.philippe
Bonjour Philippe,
SupprimerUne polynie est visible ces jours-ci depuis Pétrels, mais les distances sont assez difficiles à estimer. L'ensemble des îles de l’archipel sont prises dans la glace (y compris la plus lointaine, l'île Hélène, située à 12,5 km de la base), donc nous n'avons plus de repère "terrestre". Le "watersky"*, qui reflète la mer (et donne l'impression que les icebergs flottent), dissout l'horizon. Et les cartes satellite dont nous disposons ne permettent pas une précision suffisante.
Depuis la base nous sommes à environ 30 m de hauteur, donc devons voir l’horizon à 20 km (mais c’est « aplati » à proximité de l’horizon).
Avec les ornithos et les météos, nous nous sommes accordés pour vous donner une estimation de distance actuelle de 15 km, mais c'est approximatif sans aucun doute.
Le soleil se reflète de telle manière sur la jeune glace qu'il est parfois difficile de la distinguer de l'eau. Avec la luminosité que nous avions ces derniers jours, il n'est d'ailleurs pas possible d'affirmer que cette polynie ne s'englace pas déjà. La glace se forme vite, désormais (la température extérieure ne dépasse plus -20°C), et le nombre de kilomètres à parcourir va augmenter (jusqu’à la prochaine tempête?).
Pour l'éphéméride: les jours continuent en effet à décroître: aujourd'hui, lever de soleil à 9h39 et coucher à 15h32. Les aubes et les crépuscules sont heureusement assez longs.
Quant à votre interrogation sur la survie de l'espèce à 70 ans, la question reste ouverte...
Bien cordialement,
Hélène
* "watersky": lorsque le ciel prend une teinte bleue foncée au-dessus d'un espace d'eau libre - ce phénomène était connu des "anciens", qui s'en servaient pour trouver l'eau libre lors de la progression dans le pack
Autre terme courant: on appelle "iceblink" les reflets de lumière blanche qui se reflète sur les bergs, sur la glace.
Je ne connais pas les traductions dans la langue de Molière de ces termes (appel aux érudits!).
Bonjour
RépondreSupprimerMerci à vous Madame,aux ornithos et aux météos pour cette réponse si précise.
Merci aussi pour la description de tous ces phénomènes qui peuvent apparaître lorsque le ciel joue avec l'eau et la glace.
Bon dimanche à vous toutes et tous.
Bien cordialement et au plaisir de pouvoir lire votre prochaine publication.philippe.
bonjour à toute l'équipe, merci pour les photos
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