Lundi 24 octobre en journée, nous recevons la confirmation d'un vol programmé depuis la station italienne Mario Zuchelli vers Dumont d'Urville pour le lendemain mardi. Ce vol doit amener les dix-huit premiers campagnards d'été. Le compte à rebours est lancé, l'hivernage de la TA 72 vit ses dernières heures.
A 4h du matin ce mardi 25 octobre, les dernières observations météorologiques sont transmises aux italiens et à 6h30 l'avion décolle. Il lui faut quatre heures pour rallier la terre Adélie, il est donc temps d’organiser son arrivée, opération qui mobilise toute la base.
Pendant qu'une première équipe file rapidement vers la piste à D10 sur les hauteurs du continent pour assurer les derniers préparatifs, une seconde se rend à la station Robert Guillard pour la mettre en chauffe et en eau. Une troisième équipe enfin, assure le transfert de la nourriture et des boissons (le sec, le frais +4° et le congelé -20°). C'est effervescence.
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| Céline DUPIN/TAAF |
Ce matin-là, le vent catabatique souffle fort (35/45 Kt en continu, rafales à 50/60) avec un léger mur de neige qui réduit la visibilité. La piste est en bon état mais certains drapeaux ont été arrachés. Les matériels nécessaires ont été apportés, trois engins et trois remorques (pour les bagages, pour les pax et pour le kérosène). L'équipe pompiers est présente.
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| Céline DUPIN/TAAF |
En venant de la base italienne située à un peu plus de 1000 kms, l'avion devra en effet impérativement être ravitaillé en kérosène car il n'a pas suffisamment d'autonomie pour effectuer un aller/retour. Mardi, il "refuellera" 4,2 tonnes de carburant. Il y a donc sur le trajet un point de non retour avant lequel l'équipage doit prendre sa décision : aller jusqu'au bout ou faire demi-tour pendant qu'il est encore temps.
Le vent souffle toujours aussi fort, heureusement pour le pilote dans l'axe de piste.
Au vu des dernières informations qu'il reçoit, ce dernier communique sa décision de poursuivre le vol jusqu'à D10.
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| Céline DUPIN/TAAF |
A 10h30, avoir avoir effectué un passage à la verticale, l'avion se présente dans les turbulences du continent. Le responsable technique positionné en seuil de piste, allume les fumigènes pour bien signifier au pilote le début de la piste et si nécessaire lui indiquer le sens du vent (ce jour-là, ce n'était pas vraiment nécessaire.....😱).
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| Céline DUPIN/TAAF |
Ça "tangue sévère" sur le plan de descente et dixit les "anciens" qui reviennent tous les ans par le premier vol, c'était "un atterrissage.....sportif".
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| Céline DUPIN/TAAF |
L'équipage canadien, qui a certes l'habitude de ce type de climat et de phénomène météorologique, fait la démonstration de son expertise aéronautique et pose son avion dès la première tentative. Atterrissage court !
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| Céline DUPIN/TAAF |
Une fois sécurisé, l'avion livre son contingent de passagers. Moment d'émotion pour les hivernants présents, nos premiers visiteurs depuis huit mois. L'hivernage 2021/2022 de la TA 72 vient de prendre fin ! Il est 10h47 ce mardi 25 octobre 2022.
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| Céline DUPIN/TAAF |
"Les envahisseurs" sont de retour...😂. Quelques fruits frais, de nouveaux visages et la joie de revoir quelques campagnards d'été connus feront rapidement passer le moment délicat de la page qui se tourne. La campagne d'été 2022/2023 de l'IPEV est officiellement lancée.
Vu d'ici, c'est impressionnant et ... formidable :)
RépondreSupprimerIl est clair que ces pilotes ont une expérience du pilotage tout à fait impressionnante. Il n'en reste pas moins que toutes les conditions sont réunies aujourd'hui pour un crash un jour ou l'autre, précisément à cause de ce côté cow-boy (cf. le comportement du pilote d'LHO habitué des lieux en 2010, voir le rapport public du BEA facilement disponible en ligne).
RépondreSupprimerIl faut rajouter à cela que la base ne dispose dans les faits d'aucun moyen réel d'extinction en cas de crash d'avion, ni même de la capacité à transporter rapidement des blessés à l'hôpital, faute d'HLO à cette période de l'année.
C'est seulement lors d'un crash qu'on réalisera une nouvelle fois que toutes les alertes avaient été données. Quelques personnes périrons ou garderons des séquelles à vie, et on célébrera ces "héros" victime de la faute à pas de chance.
Bonjour,
SupprimerCe n'est pas faire progresser le débat ni augmenter le niveau de sécurité que "jouer les Cassandre". Votre opinion est respectable et respectée. mais en tant qu'ancien hivernant, vous avez aussi accepté en venant passer huit mois totalement isolé du reste du monde, de prendre des risques que vous ne prendriez pas en restant dans votre canapé en métropole.
Oui l'Antarctique c'est dangereux, oui l'Antarctique c'est compliqué, oui l’Antarctique n'offre pas le même niveau de sécurité que la métropole mais non les gens qui viennent y accomplir leur travail ou pour certains leur passion le savent et ne sont pas de doux inconscients ou de dangereux fous. Ils méritent le respect de leur engagement.
Les équipes de l'IPEV et des TAAF œuvrent constamment pour faire progresser le niveau de sécurité dans ce territoire hostile du bout du monde et tendre vers les standards européens. Et quand un drame survient (ici comme partout ailleurs dans le monde), les responsables en tirent des conséquences pour faire progresser encore et encore le niveau de sécurité. Enfin, pilote professionnel d'hélicoptère moi même, ayant accédé au rapport du BEA relatif au drame de 2010, nous n'avons manifestement pas fait la même lecture.
Personne ne vient en Antarctique pour mourir, mais tous ceux qui viennent sont volontaires et conscients qu'ils ne peuvent pas bénéficier d'un même niveau de sécurité ni de prise en charge médicale qu'en métropole.
Et c'est précisément aujourd'hui vendredi 28 octobre 2022 que nous rendons hommage aux 10 personnes décédés en service commandé en terre Adélie depuis le début des expéditions polaires françaises en 1950.
Cordialement.
Merci Dista de prendre la parole avec calme et modération pour remettre gentiment ce genre de commentaires à leurs places ... ( dans la poubelle ) .... bonne fin d'hivernage et à très bientôt . Amicalement .
SupprimerMerci Dista de reprendre ce genre de commentaire qui ne fait rien avancer et visiblement fait par une personne dont les qualification aéronautiques ne me paraissent pas évidentes ...comme tu le dis il y a des personnes qui ont perdu la vie et ce n'est pas leurs rendre hommage que de faire ce genre de commentaires .Bonne fin d'hivernage et à très bientôt . amicalement . Michel
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