Portrait de notre Aubin, instrumentiste et précieux dépanneur de tout élément électronique qui tombe en panne sur la base... mais pas que ! Il également pizzaiolo à ses heures perdues !
"Défini comme « l’instrum », j’ai pour rôle l’exploitation & la maintenance des instruments de mesures scientifiques de la station Dumont-d’Urville.
Installation de MicroObs permettant l'étude des manchots Adélie - © Rachel Prat (Anthropologue)
La station de DDU comporte un parc instrumental scientifique conséquent et surtout diversifié. Les principaux axes de recherche de la station sont :
- La Géophysique, avec l’étude des séismes et du champ magnétique terrestre, des rayonnements cosmiques & des marées.
- Les Sciences de l’atmosphère, avec l’étude des précipitations, du vent, la couche d’ozone, les nuages, les aérosols.
- La Glaciologie, avec l’étude de la calotte glaciaire et des précipitations neigeuses.
- La Biologie animale, avec l’étude des différentes espèces d’oiseaux, ainsi que des phoques.
Installation du RAL permettant l'étude des manchots empereurs - © Natacha Planque (Ornithologue)
Chacune de ces études mobilisent des instruments de mesure : sismomètres, théodolite, moniteurs à neutrons, Radars, Lidars, pluviomètre, anémomètres, hydrophones, systèmes RFID. Oui comme pour les supermarchés & leurs antivols.
Quelques instruments sont aujourd’hui exploités quotidiennement et nécessitent encore des interventions humaines, tandis que quelques-uns sont totalement automatisés.
D’autres sont exploités dans des conditions peu clémentes et se retrouvent parfois face à des vents de plus de 150km/h, des températures atteignant -30°C, baignant dans le guano (déjections de manchots), ou dans la neige. Ils sont donc souvent sujets aux pannes. Penser qu’un instrument restera fonctionnel toute l’année sans panne relève de l’illusion plus que de la réalité. La Loi de Murphy prend absolument tout son sens dans cet environnement hostile à l’humain. Le fameux « Ça paaaaasse » ne passe jamais !
Ce qui nous mène au cœur du métier d’instrum, répondre à de nombreuses requêtes :
« Ça marche plus ». « C’est pété ». « Tu penses que tu peux faire quelque chose ? ». « Ça marche pas quand je fais ça »
Réparer les systèmes représente ma principale tâche, occasionnellement les optimiser pour éviter qu’une panne devienne récurrente, car il existe un réel décalage entre la conception de l’instrument en laboratoire en métropole et les réalités du terrain. Ce métier permet également beaucoup de manips sur le terrain pour déployer ces instruments, vérifier que tout marche bien dès le début.
Mais heureusement que les réparations ne s’arrêtent pas qu’aux instruments, des demandes de réparations d’appareils photo, de cafetières, de PC, de téléphones, d’imprimantes, de câbles, et encore tant d’autres choses m’ont attribué le statut de « bidulologue ».
Aubin en plein bricolage - © Sophie Faille (Médecin)
Le plus dur dans ce métier, c'est d’annoncer aux gens le décès de leur bidule, car irréparable avec les moyens limités de la station. A contrario, quand un système marche mieux après son passage sur le billard, c’est très satisfaisant.
Finalement l’atelier de l’instrum c’est un peu comme l’hosto des bidules. "
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