Depuis des semaines, je vous fais rêver avec des sujets plutôt très glamours comme les animaux, la banquise, les aurores......Cette semaine, j'ai décidé de vous parler de l'envers du décor, parce que ça fait partie notre vie à DDU, au travers du sujet de la gestion des déchets.
On consomme, on produit, on transforme, donc on génère des déchets ! L'Antarctique est un continent protégé par des conventions internationales intégrant un très fort volet environnemental.
La gestion des déchets à DDU est un long processus qui commence directement au niveau des approvisionnements par une politique d’achat visant à diminuer les futurs déchets d'emballage par exemple. Elle se poursuit au niveau les utilisateurs. A ce titre, à la cuisine, après les repas, on tri les poubelles des restes alimentaires entre broyable et non broyable.
Jean-Philippe GUERIN/TAAF |
L'alimentaire broyable est traité, découpé, écrasé, haché menu......dans un broyeur qui, une fois son office accompli, enverra directement à l'océan le reliquat via une canalisation.
Le non broyable (os conséquents, noyaux d'avocat.....) est conditionné en fûts étanches puis placé en conteneurs qui seront évacués par bateau lors de la prochaine campagne d'été, à destination de l'Australie ou de la France.
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Dans chaque bâtiment de la base, on trouve des poubelles de tri sélectif adaptées aux déchets générés par la fonction du local. Ici, celles du séjour/salon/bar.
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Ci-dessous, celles des bureaux des scientifiques (géophy). Vous noterez celle dénommée "composite", en quelque sorte la "poubelle reliquat" quand ça ne rentre dans aucune case identifiée (vieux tissus, paires de chaussures usées, chaufferettes...) et que le volume n'est pas suffisamment conséquent pour justifier une filière d'élimination identifiée depuis DDU. Un tri secondaire sera fait en métropole par une entreprise spécialisée.
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Ici les poubelles du dortoir, sans verre ni aluminium par exemple....
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...contrairement à celles de la cuisine où c'est parfaitement nécessaire.
Les poubelles ont scrutées tous les jours par les deux personnes désignées de service (on en reparlera), vidées seulement si nécessaire (afin de ne pas produir de surconsommation d'emballages).
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Le verre, comme en métropole, fait l'objet d'un traitement spécifique de la part de l'utilisateur.
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Les papiers, cartons et bois sont brulés au rythme des besoins, dans un incinérateur rejetant un minimum de déchets dans l'atmosphère, en fonction des conditions météorologiques, force et direction du vent. Ceci afin de ne pas perturber les capteurs des appareils d'analyse de l'air installés sur la base dans le cadre de programmes scientifiques.
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Les autres déchets sont dans un premier temps compactés par catégorie pour en réduire le volume, puis conditionnés en conteneurs qui seront là aussi évacués par bateau vers l'Australie ou la métropole.
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Tous ces appareils sont installés dans un local dédié, au centre de la base (le "75"), dans lequel on va aussi trouver tout un tas de petits contenants très spécifiques pour différents matériaux et matériels (batteries, piles, ampoules, fils électriques......)
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Les produits dangereux pour l'humain et l'environnement (produits chimiques inflammables ou corrosifs, médicaux, radioactifs.....) sont traités à part et stockés de manière sécurisé en conteneurs aménagés, en attendant leur évacuation hors du territoire, toujours par bateau.
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Sur la base, le "grand maître" de la gestion des déchets, c'est Nicolas notre chef technique. C'est lui qui assume parmi ses multiples taches, cette responsabilité de faire respecter les filières de traitement des déchets et qui veille en permanence à ce que la France respecte au mieux ses engagements internationaux en matière de protection de l'environnement en Antarctique. Très lourde responsabilité.
Jean-Philippe GUERIN/TAAF |
Enfin, dernier point, faute de station d'épuration à ce jour, le traitement des eaux usées et des eaux noires à DDU se traduit par un rejet à la mer après passage systématique par des sanibroyeurs.....
Vous l'aurez compris, si on peut toujours mieux faire en matière environnementale, et la base DDU demeure perfectible, beaucoup de choses sont déjà prises en compte par la France pour la protection de l’environnement en Antarctique.
Bonjour,
RépondreSupprimerIl est vrai que les déchets ne sont pas la première chose à laquelle on pense quand on parle de l'Antarctique et lorsque l'on voyage à travers vos publications. Néanmoins, c'est un problème inéluctable et conséquent même au bout du monde.
Le plus important est de prévoir en amont pour que vous ayez un minimum de détritus à gérer sur place.
Reste les déchets organiques, moins sympathiques et le carburant incontournable pour l'instant.
Préserver notre planète se conjugue en tous lieux et à chaque instant.
Bravo à vous, ce doit être un sacré boulot et mention spéciale au Responsable Technique en espérant que chacun (e) coopère (nt)....
RépondreSupprimerQuel plaisir ce blog ... En plus scientifique ... Le rêve ! Et cet article... Une de mes passions : les déchets et une nouvelle passion très obsessionnelle (même si je les aime depuis l enfance) les manchots...
RépondreSupprimerHabitante de Virey je vais suivre ce blog quotidiennement. J ai hâte de vous lire.
(Et de voir plein de photos de ces trésors).
Belle étude et aventure a toute l équipe !
Je signerai par la manchote car comme je dis souvent, je suis un manchot dans un corps d humain.
Au plaisir de continuer la lecture de ce blog.