Au tout début du mois de novembre 2021, le glacier de l'Astrolabe a vêlé un volume très important de glace qui s'est transformé en une multitude d'icebergs gigantesques qui occupent désormais notre horizon Est, à deux kilomètres environ de la base pour les plus proches (cf articles précédents). Quand nous en parlons entre nous, on les baptise afin de pouvoir les repérer. Ci-dessous, à gauche du soleil levant le "tiramisu" (parce que marron à son sommet) et à droite "ile flottante", un iceberg tabulaire de très grande taille. Vous avez remarqué, nous sommes "très desserts" dans nos choix !
Au premier plan, une fracture de banquise sous les effets des mouvements de la houle et des marées notamment. Et oui, la banquise bouge constamment.
Cette photo a été prise il y a un mois environ et "l'ile flottante" était alors un bloc compact, solide et, nous semblait-il, indestructible au moins à court terme.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
Mais l’apparence est trompeuse. Il y a une dizaine de jours, un matin au lever du jour, nous avons découvert avec stupeur que le tabulaire s'était rompu. Dans ces cas-là, l'élémentaire prudence consiste à ne pas se précipiter sur la banquise pour aller observer, car il y a toutes les raisons pour que cette dernière soit instable et fragile.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
On a donc attendu que tout ça se stabilise et hier lundi 4 juillet, on est allé jeter un coup d’œil. On a commencé par rencontrer des fractures de banquise (on les appelle des rivières)...
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
...plus ou moins importantes et plus ou moins profondes. Certaines avaient gelé et pouvaient supporter notre poids, d'autres avec l'eau affleurante démontraient que la glace avait bougé tout récemment.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
Avec prudence, on a poursuivi la progression pour faire le tour de "l'ile flottante" à distance de sécurité. En arrivant tout semblait presque normal....
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
...sauf la petite bande de couleur différente au pied de l'iceberg, de hauteur inégale sur sa longueur, traduisant l'enfoncement d'une partie du berg sous la ligne de flottaison. Avant la rupture, cette glace de couleur différente était immergée.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
Et c'est en faisant le tour que l'on a constaté les dégâts : "l'ile flottante" s'est cassée en trois énormes morceaux, dont deux ont sérieusement débuté leur enfoncement et donc leur retournement. La partie colorée était sous l'eau avant sa rupture. Ce sont des micro-organismes fixés sur la glace qui donnent cette coloration brune, permettant ainsi de visualiser le taux d’inclinaison.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
Ci-dessous, les trois morceaux du tabulaire dont les deux au premier plan qui s'enfoncent vers l'intérieur.
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| Emmanuel LINDEN/Météo France |
Inutile de vous dire que dans ce type de situation, on se tient loin du berg. Par habitude, on reste traditionnellement à distance de sécurité d'un iceberg (deux fois sa hauteur au minimum pour éviter les blessures dues aux chutes de morceaux de glace). Mais dans le cas d'un retournement en cours, on a encore moins envie d'aller s'y frotter...!
Dans tous les cas de très belles images de la puissance de la nature qui invite une fois encore à l’humilité.
De biens jolies photos, merci.
RépondreSupprimerLa nature est belle et on imagine bien le danger et le bruit lors du retournement du berg. A savourer cette magnifique île flottante de loin..
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