Les observations météorologiques en terre Adélie sont aussi anciennes que la présence de l'homme dans ce secteur. Les données de la station sont continues depuis 1956. Il faut dire que dans ce territoire aux conditions extrêmes, il y a tout ce qu'il faut pour ravir un météorologue passionné.
Mais la météorologie, avant les modèles, les observations, les radio-sondages ou les prévisions, ce sont d'abord des femmes et des hommes.
Chaque année, c'est en décembre lors de la seconde rotation de l'Astrolabe, que équipe entrante et équipe sortante de Météo France se croisent et se transmettent les consignes. L'échange est essentiel pour humblement pouvoir appréhender les spécificités météorologiques de l'Antarctique, à commencer par les vents catabatiques et la banquise (une spécificité locale qui ne se retrouve dans aucune autre station météo française) .
Trois personnels de Météo France, un ingénieur et un technicien prévisionnistes complétés par un technicien "instruments", forment le trinôme qui pendant une année va veiller aux destinées de la station météorologique française la plus australe du globe.
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Les entrants et les sortants. De G à D : Yann - Mickaël - Bertrand - Laura - Emmanuel - Adrien / Météo France
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Le B.A.BA de leur job ? Comme pour n'importe quelle autre station de Météo France dans le monde, collecter les multiples informations (vents, températures, pression atmosphérique, hygrométrie, visibilité....) afin d'alimenter les puissants calculateurs des modèles informatiques basés à Toulouse qui permettent de réaliser les prévisions météorologiques.
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Emmanuel au gonflage du ballon - Adrien COLOMB/Météo France
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Pour cela, en complément des observations satellitaires, l'outil de base demeure le lâcher du ballon de radio-sondage. Tous les jours de l'année à heure fixe (0h UTC), l'équipe suit le rituel du gonflage, de l'initialisation de la sonde et de la fixation de la sonde au ballon (s'agirait pas de la perdre en cours d’ascension, ce serait ballot...!).
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Adrien au lâcher de ballon - Emmanuel LINDEN/Météo France |
Le moment du lâcher peut s’avérer plus ou moins "sportif" selon les conditions de vent.....Seule exception de sécurité au lancer quotidien : lorsque le vent moyen dépasse les 50 Kt (95 km/h). Inutile de risquer la chute du lanceur, l'éclatement du ballon ou la destruction de la sonde par percussion avec le sol.
Si tout va bien, le ballon monte en communiquant les données en direct à la station, pour finir par éclater en moyenne à 20 km d'altitude.
Les observations techniques et visuelles plus classiques au sol complètent la collecte de données.
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L'abri de mesures à DDU - Jean-Philippe GUERIN/TAAF
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Petite particularité de la campagne d'été en terre Adélie : Une piste d'aviation éphémère est tracée sur le continent et une station météorologique est mise en œuvre pour fournir aux pilotes les indications nécessaires au poser. C'est un des domaines d'activité de Bertrand en charge de l'entretien et la maintenance de tous les instruments de mesure qui, comme vous pouvez vous en douter, souffrent énormément des conditions extrêmes.
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La station météorologique de l'aérodrome à D10 - Météo France |
Pour nous "adéliens", les prévisions biquotidiennes que la station délivre sont essentielles. Elles permettent de planifier les activités extérieures, qu'elles soient techniques ou scientifiques, ainsi que les sorties de la base. Vents catabatiques, "jour blanc", "chasse-neige", grands froids, houles et marées sont autant de dangers que l'on ne peut prendre à la légère. La sécurité prédomine. Pas question de se lancer dans une longue sortie si un doute météorologique existe. Le travail des prévisionnistes est donc permanent et très attendu. Une grosse responsabilité sur leurs épaules.
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Emmanuel au bureau météo de la base - Jean-Philippe GUERIN/TAAF |
Pour conclure, séquence mémorielle en hommage au météorologue André Prudhomme décédé en 1959 après avoir disparu sur l'ile des Pétrels dans le secteur du cap des barres. A moins de 300 mètres des bâtiments, il a sans doute succombé à une chute dans l'océan, son corps n'ayant jamais été retrouvé. Une croix marque le dernier emplacement où il fut aperçu. C'est un lieu de mémoire pour tout météorologue arrivant et un rappel pour tous, des dangers y compris sur l'ile des Pétrels.
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Adrien et Bertrand à la croix Prudhomme - Jean-Philippe GUERIN/TAAF
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Une présence et une mission indispensables, autant pour Météo France que pour les adéliens.