mardi 28 juillet 2020

Fête nationale

Le 14 juillet dernier était célébrée la Fête nationale sur le district. A cause du mauvais temps, la cérémonie s'est tenue en intérieur, au séjour.

Revue du détachement - Photos : V. Depoisier

Mais que commémore-t-on le 14 juillet ? La réponse peut sembler évidente, mais elle ne l'est pas tant que ça : prise de la Bastille (14 juillet 1789) ou Fête de la fédération (1790) ? Le discours prononcé à l'occasion de notre cérémonie a permis de lever les doutes.


La réponse est en fait : les deux. C'est la loi Raspail du 6 juillet 1880 qui instaure cette commémoration, en indiquant simplement que "La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle". Cette formulation générale permet en fait une double acception satisfaisant toutes les sensibilités de l'époque. Au sein de la toute jeune IIIème République, certains voient en effet dans la prise de la Bastille un événement sanglant et lui préfèrent la Fête de la fédération, véritable moment de communion nationale pendant lequel le roi prête serment aux nouvelles Lois.

L'un de nos aviateurs avec ses fans

En témoigne le rapport de séance du Sénat du 29 juin 1880 (source : Wikipédia) :

« M. le rapporteur  : - Il y a eu ensuite, au 14 juillet 1789, il y a eu du sang versé, quelques actes déplorables ; mais, hélas ! dans tous les grands événements de l’histoire, les progrès ont été jusqu’ici achetés par bien des douleurs, par bien du sang. Espérons qu’il n’en sera plus ainsi dans l’avenir (« très bien » à gauche, interruptions à droite).

À droite : - Oui, espérons !

M. Hervé de Saisy : - Nous n’en sommes pas bien sûrs !

M. le rapporteur : - Nous avons le droit de l’espérer. Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la journée du 14 juillet 1790 (« très-bien ! » à gauche).

Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé. L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France – personne que Dieu n’a fait l’âme de la France – mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même (« très-bien ! » sur les mêmes bancs) ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. »
 
François pendant le vin d'honneur. Retrouvez-le sur son blog : http://francoisgourand.canalblog.com/

Pour conclure de moment, le traditionnel vin d'honneur était offert, accompagné d'un délicieux buffet.


Vive la République, vive la France !

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