mardi 26 novembre 2024

Cérémonie de passation - Chef de district

La préfète, Mme Florence JEANBLANC-RISLER remet l'écharpe tricolore à M. Pierre BASCELLI nouveau chef de district de la Terre Adélie
 

Ce dimanche 17 Novembre 2024 s'est déroulée la passation de pouvoir entre le chef de district sortant Geoffrey HOUPERT et le nouveau chef de District, Pierre BASCELLI. 

La cérémonie était présidé par Madame la préfète des terres australes et antarctiques françaises, Florence JEANBLANC-RISLER, qui a particulièrement salué le travail de la 74 ème mission et de son chef de district. Mme la préfète a ensuite adressée ses voeux de réussite pour la nouvelle mission.

Geoffrey HOUPERT, le DISTA sortant, a remis symboliquement à la préfète la clef de la Terre Adélie, qu'elle a ensuite remise à Pierre BASCELLI, le nouveau DISTA. 

Geoffrey s'est alors déchargé, non sans émotion, mais avec quelque peu de satisfaction, de sa radio et de son DECT, après plus d'un an à leurs côtés jour et nuit.    


Geoffrey HOUPERT, chef de district sortant remet sa radio et son DECT au nouveau chef de district, Pierre BASCELLI
 

L'ensemble de la base Dumont D'Urville s'est réunie à cette occasion, rejoint également par une partie de l'équipe de la station prud'homme. 

A l'issue, chacun a pu partager ses anecdotes autour d'un cocktail dinatoire. 

Merci Geoffrey pour cette mission réussie. Bon vent à toi ! 





mardi 5 novembre 2024

Portrait de Mélanie, ornithologue du programme 137 !

Et voici un article sur Mélanie, notre ornithologue et biologiste du programme 137, qui nous parle de son appétence pour les milieux polaires et de son métier sur notre base scientifique !

 

Portrait de Mélanie ROUSSEAU  - © Antoine Carrara (Mécanicien de précision)

 « Bien que fascinée depuis toujours par les récits des grands explorateurs polaires, jamais je n'avais imaginé que l'Antarctique pourrait un jour faire partie de mon parcours. Jusqu’à une discussion qui allait tout changer.

Je venais de terminer mon doctorat en biologie, après quatre années de recherche en cancérologie. Bien que passionnée par la recherche, je sentais qu'il me manquait quelque chose. Quelque chose de plus concret, de plus en phase avec mes valeurs, une connexion plus directe avec la nature. C'est alors qu'un collègue m'a dit : "Tu devrais parler à Claude. Il a passé un an en Antarctique à étudier les manchots. Je suis sûr que ça te plairait."

Quelques jours plus tard, je me retrouve dans le bureau du Dr Claude Sardet alors directeur de l'Institut de Recherche en Cancérologie de Montpellier, où j'ai réalisé ma thèse. Claude me raconte alors son expérience inoubliable en tant que biologiste sur la 34e mission à Terre Adélie - la science, les manchots, la banquise, l'isolement. Je ne saurais dire ce qui m'a le plus convaincue, mais une chose est certaine : je souhaite, moi aussi, hiverner sur la base Dumont d'Urville.

S'en suivent alors de nombreux mois de bénévolat dans des stations de baguage pour approfondir mes connaissances en ornithologie et développer mes compétences de terrain. Des étangs corses aux Alpes suisses, en passant par la Camargue, je me sens enfin dans mon élément !

Vient ensuite le moment de déposer ma candidature auprès de l’Institut polaire Paul-Emile Victor. Puis, quelques mois plus tard, le verdict : je suis sélectionnée pour hiverner en tant que biologiste pour la 74e mission en Terre Adélie ! Et voilà comment, 40 ans après celui qui m’a inspiré cet hivernage, je me retrouve à mon tour dans ce petit coin d’Antarctique ! 

Et donc, concrètement, ça consiste en quoi le rôle de biologiste en Antarctique ? Dans le cadre du programme 137 ANTAVIA, mon travail a pour objectif d’étudier la dynamique des populations et les stratégies d'adaptation des manchots empereurs et Adélie face aux changements rapides de leur environnement. 

 

Check Adélie Antavia  - © Ugo Chevalier (Responsable Technique)

En été, je me concentre principalement au suivi des manchots Adélie de notre colonie d’étude ANTAVIA. Cela inclut le suivi biquotidien de couples d’intérêt et de leur descendance, le transpondage de la cohorte de poussins, la maintenance du système de pesée et de détection des entrées et sorties des individus de la colonie et le déploiement d’antennes de détection pour étudier la dispersion des individus transpondés dans l’archipel.

En hiver, place aux empereurs et à l’étude acoustique ! Immobile, malgré le froid, j’enregistre les chants des individus d’intérêt. Chaque manchot empereur a un chant qui lui est propre, une signature acoustique permet la reconnaissance entre partenaires, essentielle pour leur succès reproductif. A travers ces enregistrements, nous cherchons à identifier les éléments du chant importants pour la reconnaissance interindividuelle et à déterminer si le chant peut également contenir des informations sur l’âge ou encore l’état corporel de l’individu. L’occasion pour moi de passer d’incroyables moments auprès de ces oiseaux fascinants afin de tenter de décrypter leur langage !