dimanche 17 avril 2022

"Halléluia"

Le pétrel géant d'Antarctique (PGA) : voici l'objet de toutes les attentions actuelles de notre ornithologue Jimmy qui, comme vous avez pu le suivre dans les deux épisodes précédents, n'a pas pu baguer les poussins jusqu'à présent. La faute à une banquise peu ...........coopérative.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

A Dumont d'Urville, nous comptons seulement une dizaine de couples de PGA, qui sont tous installés sur l'ile Rostand, à 300 mètres à vol d'oiseau de l'île des pétrels. Cette année, ils ont donné naissance à 10 poussins. Autant vous dire que l’espèce est plus que protégée et suivie.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Le PGA vit toute l'année en Antarctique et dans les iles australes, mais est présent à DDU seulement de juillet à avril pour sa reproduction. Le poussin PGA quitte le nid vers la mi-avril, d'où l'importance pour les ornithologues de pouvoir les baguer avant leur départ. Quelques photos de PGA adultes.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Avec un poussin par an et par couple, la reproduction du PGA est complexe. La survie de l'espèce avec 30.000 couples dans le monde Antarctique, n'est pas menacée mais fragile à DDU. Vivant en moyenne une trentaine d'années, le PGA adulte pèse jusqu’à 5 kg, se nourrissant principalement de krill, de poissons et cadavres d'animaux marins (manchots, phoques, oiseaux).

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Ci-dessous un poussin PGA (totalement de couleur noire contrairement à l'adulte), objet de toutes les pensées et préoccupations du moment de Jimmy.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Car enfin, levons le suspense, nous y sommes arrivés. C'est le mercredi 13 avril, à notre troisième tentative, que nous avons pu franchir la banquise qui nous sépare de l'ile Rostand et permettre à Jimmy d'aller baguer les six poussins encore au nid. Quatre étant déjà partis, dont un vu en vol au dessus de l'ile. "Je le tiens, je ne le lâche plus" semble se dire Jimmy".

Emmanuel LINDEN/Météo France

Le travail de pose des bagues d'identification commence (une carte d'identité de l'oiseau en quelque sorte).....

Emmanuel LINDEN/Météo France

Ces bagues ont pour vocation d'équiper l'oiseau durant toute sa vie et ainsi, année après année, de suivre son parcours de vie et de reproduction ainsi que sa généalogie.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Celui ci-dessous avec son duvet encore présent, n'est pas encore tout à fait prêt à l'envol, contrairement à celui ci-dessus.

Emmanuel LINDEN/Météo France

A les regarder ainsi tous les deux, les yeux dans les yeux, on se dit qu'il flotte dans l'air cet après midi là, comme un parfum d'amour, non ? "T'as de beaux yeux, tu sais ?" (© Jean Gabin).

Emmanuel LINDEN/Météo France

Et puis, pendant qu'on y était, Jimmy s'est dit que pousser un peu plus loin pour aller voir la manchotière installée derrière un éperon rocheux dénommé "Nunatak du bon docteur", ça valait le coup. La banquise était dans un jour de clémence avec les humains. 7143 manchots empereurs ce jour là !

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Mission "baguage poussins PGA" accomplie. 

Morale de l'histoire : La nature nous enseigne la patience et l'humilité et nous incite à la prudence. Il faut savoir parfois reculer pour mieux avancer, parfois attendre pour réussir en sécurité. Dans tous les cas, il faut toujours rester optimiste et confiant.

 

1 commentaire:

  1. Bonjour
    Pour poursuivre votre conclusion : tout vient à point à qui s'est attendre ;)
    Merci pour ce sympathique moment de lecture, vous avez l'art et la manière de jouer avec les mots
    Bonne poursuite d'aventure scientifique
    Bien à vous

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