mercredi 28 février 2018

... et fin!

Les dernières tentatives n’ont pas permis au bateau de progresser davantage à travers le pack. La décision a donc été prise de mettre fin aux opérations.
Les 18 derniers passagers et les 2 pilotes d’hélico ont embarqué cet après-midi, jusqu’à 16h30. L’Astrolabe a appareillé à 18h30 pour Hobart.

C'est donc officiellement le début de l'hivernage de la mission TA68, composée de 18 hommes et 6 femmes:
- Alexandre BADUEL: biologiste écologue
- Patrice BELLEC: plombier-chauffagiste
- Corentin BURBAN: informaticien
- Quentin CELLE: mécanicien TP
- Jacques DEVAUX: médecin
- Audrey FALCON: boulangère-pâtissière
- Christophe FROEHLINGER: chef mécanicien centrale
- Abel GAUTHIER: cuisinier-intendant
- Pascal HERRERA: responsable météo
- Nathalie JAMOT: technicien météo
- Gauthier LAMOTTE: électronicien
- Hélène LARMET: chef de district
- Isabelle LAVIE: chimiste
- Alain MATHIEU: responsable technique
- Delphine MENARD: biologiste physiologiste
- Eloi MILLET: second centrale
- David MOUCHET: menuisier
- Adrien PANIEL: outilleur
- Quentin PERRET: technicien polyvalent
- Bastien PRAT: électrotechnicien
- Audrey TEISSEIRE: LIDAR
- Ewan TESSIER: technicien radio
- Romain VERITE: technicien météo
- Georges VERNOIS: responsable du bureau communication radio, gérant postal

Un immense merci de toute la TA68 aux personnels IPEV, DDUiens d'été, Prud'Hommiens, Concordiens, ainsi qu'à l'équipage de l'Astrolabe, pour le travail réalisé lors de cette campagne d'été. Bon retour, et à dans quelques mois!

R4, suite...

Les opérations par hélicoptère se sont poursuivies hier, permettant le déchargement des fûts de kérosène et l’embarquement du fret retour.
Denis, Franck et Rosemary, les trois scientifiques qui réalisent pendant la rotation des mesures de température de l’eau de mer depuis le bord, ont pu être « aérés » pour la journée à DDU.

La position du bateau a peu évolué. Il était hier soir à 10 MN de DDU (7 MN de pack, 3 MN d’eau libre).
La reconnaissance en fin de journée a semblé montrer un léger relâchement du pack, qui fait toujours espérer, bien que nos chances diminuent, un accès du bateau au Lion dans les jours qui viennent. Restent en effet à bord environ 200 m3 de SAB et des containers à destination de Concordia pour les travaux de la prochaine campagne d’été: rien de vital, donc, pour l'hiver, mais leur déchargement constituerait une avance confortable pour la prochaine campagne d'été.


L'Astrolabe dans le pack, pointant vers DDU - Crédit photo: Jérémie MICHEL
L'anse du Lion s'englace - Crédit photo: Jérémie MICHEL

mardi 27 février 2018

Les péripéties du début de R4, dernière rotation de la campagne d’été 2017-2018

A 8h20, heure DDU, ce dimanche 25 février : premier contact radio de l’Astrolabe, qui annonce rentrer dans le pack, à 30 km de la base. Les reconnaissances des jours précédents ont montré un pack assez lâche dans l’archipel de Pointe Géologie, grâce aux vents d’ouest. La progression est aisée jusqu’à midi (4 à 5 nœuds de moyenne), mais le bateau est ralenti à moins de 0,5 nœuds ensuite : du brash épais et de la banquise pluriannuelle freinent la progression.

En début d’après-midi, l’équipage aperçoit l’eau libre mais est donc bloqué par un verrou de 5 km à passer.

A 18h20, l’Astrolabe se situe à 11,8 MN de la base ; à 22h, ils sont toujours à 11 MN. Après avoir bataillé une partie de la nuit de dimanche à lundi, l’Astrolabe a pu gagner une zone d’eau libre à 15 km au nord de DDU.

Les "phares" de l'Astrolabe hier à 22h... - Crédit photo: Jacques DEVAUX

... et le petit point rouge ce matin - Crédit photo: Jacques DEVAUX

Toute la journée de lundi, les tentatives d’identification d’une route possible vers DDU et d’avancée du bateau sont restées infructueuses en raison de la densité du pack.

 
Les opérations logistiques ont débuté dans la matinée par hélicoptère. En particulier, la dernière dépêche postale de la saison (19 sacs, de courriers de philatélistes et de colis pour les hivernants) et la dernière livraison de vivres fraîches avant l’hiver...

6 personnels IPEV ont été rembarqués à bord dès le matin pour les opérations logistiques et de manutention. Les 14 personnels de Prud’homme ont par ailleurs terminé la mise en hivernage de la station, avec le renfort de techniciens IPEV, et ont été transférés sur le bateau en fin de journée. Enfin, Quentin, notre 24ème hivernant, a pu être accueilli sur DDU.

Il s’agit demain de poursuivre les opérations par hélicoptère, tout en essayant de détecter d’éventuelles routes praticables à travers le pack - sans obérer les possibilités de faire le chemin en sens inverse pour le transit retour !





(à DDU, on observait la glace commencer à se reformer à la surface de l’eau, autour de l’île des Pétrels. Les Adélie, d’abord hésitants, circulent à présent facilement à sa surface dans l’anse du Lion)


Crédit photo: Jacques DEVAUX

jeudi 22 février 2018

Brève: départ de l'Astrolabe pour R4

L'Astrolabe a appareillé de Hobart le 20 février à 16h, heure locale, pour la dernière rotation de la saison. Il est attendu sur DDU dimanche matin, si les conditions de navigation rencontrées se maintiennent.
A son bord, 3 scientifiques ayant des opérations à conduire en mer, et le dernier membre de la TA68, Quentin, qui vient renforcer l'équipe technique pour l'hiver. Le bateau repartira avec 41 passagers, pour laisser 24 personnes à Dumont d'Urville pour la durée de l'hivernage. Comme chaque année, la station de Prud'homme sera mise en sommeil jusqu'à l'été prochain.

samedi 17 février 2018

Arrêt programmé de la Centrale

L’essentiel de la production électrique de la base de Dumont D’Urville est assuré par trois groupes Caterpillar de 140 kW chacun. Un seul suffit généralement à couvrir les besoins de la base.

Une partie du chauffage de la base est par ailleurs produite par cogénération, en récupérant la chaleur au niveau des moteurs des cheminées d'échappement des moteurs.

Enfin, l'eau douce consommée sur la base est également générée à la Centrale, à partir d'eau de mer: l'eau de mer est pompée dans le chenal du Lion à la SPEM (station de pompage d'eau de mer) jusqu'à la Centrale. Un bouilleur, alimenté par les calories du circuit d'eau de refroidissement des moteurs, permet l'évaporation de l'eau de mer, séparant l'eau douce de la saumure. L'eau douce est injectée sur le réseau tandis que la saumure est réutilisée, notamment pour empêcher le gel du tuyau permettant le pompage de l'eau de mer.



Tuyaux concentriques d’aspiration d’eau de mer et de rejet de la saumure chaude


En été, pour faire face à la demande plus importante, une chaudière augmente l'évaporation du bouilleur, et un osmoseur peut compléter la production en parallèle.
Ces procédés, optimisant la réutilisation de la chaleur produite par les moteurs, permettent à la station d'afficher un rendement record de consommation de combustible par personne en Antarctique.

La Centrale est donc le cœur de la base, produisant électricité, eau, chauffage et saumure.


Une opération importante a eu lieu ce jeudi 15 février à la Centrale électrique: les techniciens de l'IPEV ont procédé à un arrêté de la Centrale, permettant la maintenance électrique et le remplacement de certaines pièces.
Outre la vérification complète du matériel électrique, l'opération a permis le remplacement de certaines pièces ou ensembles: remplacement de vannes à la SPEM, du moteur de l'évacuation des fumées de la chaudière qui sert en complément du bouilleur en été pour la production d'eau, nouveau synoptique électrique sur l'armoire de commande du bouilleur, mise en service d'un nouvel onduleur 10 kVA, travaux de modification des réseaux 24 V cc des groupes électrogènes et d'alarmes techniques...
Les différents corps de métiers techniques étaient sur le pont, tandis que les utilisateurs ne se sont presque aperçu de rien, la bascule sur le groupe de secours le matin, puis sur les moteurs de la Centrale le soir n'ayant duré que quelques minutes.




Les élec (Jean-Gab, électrotechnicien été, et Bastien, électrotechnicien hivernant) 
aux petits soins sur les armoires des groupes et l’armoire du bouilleur


Nouveau synoptique de l’armoire du bouilleur


Christophe, le chef Centrale hivernant, sur l’un des CAT

Eloi (mécanicien, second Centrale hivernant) surveille le groupe de secours (Poyaud), 
qui a assuré la production électrique pendant la coupure


Adrien (mécanicien de précision hivernant, dit « Mépré ») et Patrice (plombier hivernant) 
ont installé un nouveau moteur pour l’extraction de fumées de la chaudière


Rémi, électrotechnicien IPEV été, opérant sur la chaudière