lundi 27 mars 2023

Hommage à Claude Lorius

 Le 21 mars dernier on apprenait le décès de Claude Lorius. Ici à Dumont d'Urville, il semblait évident de lui rendre hommage, simplement.

Cela s'est traduit dimanche soir par la projection du documentaire de Luc Jacquet " La Glace et le Ciel", avec des images impressionnantes de son hivernage à la station Charcot et à Dumont d'Urville en tant que chef d'expédition de la mission TA 15 en 1965.

Laurent Le Guiniec©TAAF

Merci à Victor pour cette proposition.

Laurent Le Guiniec©TAAF

Toutes nos pensées à la famille et aux proches de Claude Lorius.

Voir aussi Hommage par l'Institut Polaire Français Paul-Emile Victor



vendredi 24 mars 2023

Campagne d’été 2022-2023 : une météo maussade et record !

 

 

De mémoire de campagnards d’été, la période ‘’estivale’’ 2022-2023 (novembre 2022 à février 2023) fut particulièrement maussade. Leurs témoignages la décrivent comme ayant été marquée par un temps souvent gris, venteux et neigeux. 

Ce ressenti météorologique est dû à un défilé quasiment continu et inhabituel de systèmes dépressions-perturbations sur Dumont-d’Urville. Un constat que les chiffres et les graphiques qui suivent viennent confirmer.
 

Commençons par la neige et l’ensoleillement, deux paramètres marqueurs des régimes dépressionnaires ou anticycloniques sur une région.


 

Chaque mois, le nombre de jours de neige a dépassé la normale, parfois largement comme en novembre avec 18 jours (normale à 5,5 jours). Le cumul sur les 4 mois atteint 60 jours pour une normale à 30,9 jours. Il a donc neigé quasiment deux fois plus souvent qu’à l’habitude.

Ce résultat est à mettre en parallèle avec l’insolation, déficitaire chaque mois :


 

Novembre 2022 est le mois le plus marquant avec un déficit de 42 % d’heures d’ensoleillement. C’est un record : jamais depuis 1991 un habitant de DDU n’a vu si peu de soleil au mois de novembre.

 

Février 2023 affirme la tendance avec 39 % de déficit d’insolation, soit le deuxième rang des mois de février les moins ensoleillés, toujours depuis 1991.

 

Pour conclure, le déficit global sur les 4 mois atteint 24 % et on dénombre 31 jours d’insolation nulle, soit un jour sur quatre sans voir le soleil.

 

On retrouve cette particularité sur la figure suivante, qui croise les données d’insolation cumulée avec les données de pression atmosphérique (dépression-anticyclone) sur la période novembre-février. L’été 2022-2023 apparaît comme l’été le plus gris et le plus dépressionnaire depuis 1960.

 


Abordons maintenant le vent, en général plus fort et plus fréquent sous influence dépressionnaire. Durant ces quatre mois, le nombre de jours où les rafales ont dépassé les seuils de 80, 100, 120 km/h est quasiment toujours supérieur à la normale (à l’exception de décembre pour le seuil 100 km/h et janvier pour le seuil 120 km/h). 

Si l’on s’intéresse maintenant au vent moyen (moyenne de la mesure sur 10 minutes) ou plus précisément à ses valeurs maximales quotidiennes, on constate que la moyenne mensuelle de ces plus forts vents moyens quotidiens (oui, c’est bien ça, bienvenue dans la climatologie) atteint presque 2 fois la normale à chaque mois (entre 1,7 et 1,9 fois).

 

Un exemple : la moyenne mensuelle des plus forts vents moyens quotidiens de janvier est de 55,8 km/h pour une valeur normale à 28,8 km/h.

On peut donc conclure que le vent a été particulièrement vigoureux durant l’été, aussi bien dans la fréquence de ses fortes rafales que dans l’intensité de son vent moyen. C’est en effet ce dernier qui fait référence, par exemple, pour l’échelle Beaufort utilisée en marine.

Enfin, un petit mot sur les températures : elles ont été globalement assez clémentes, avec des moyennes mensuelles au-dessus des normales en novembre, décembre et février. Seul janvier inverse la tendance, avec une moyenne mensuelle 1,5 °C sous la normale

Rédaction : Pauline Jaunet et Hervé Fauvre - Météo France

Photos : Pauline Jaunet