mardi 30 mai 2017

La "Centraline", l'eau potable produite à DDU

La production d'eau potable est vitale à DDU.
La "centrale", appellation qui désigne le bâtiment et les installations produisant l’électricité et la chaleur, se charge également de la production d'eau douce.
Tout commence avec de l'eau de mer, pompée entre la piste du Lion et l'île des Pétrels, à 6 mètres sous la glace...
Même pendant l'été (photo prise en février), la prise d'eau est sous la banquise - Crédit photo : Serge FUSTER







La conduite d'eau sous la glace - Crédit photo : Olivier DOMENJOZ
La prise d'eau, au milieu des éponges et étoiles de mer... - Crédit photo : Olivier DOMENJOZ
(Les photos ci-dessus ont été prise pendant les opérations de maintenance effectuées pendant la campagne d'été par un plongeur technique)

Les installations de pompages sont situées dans un petit bâtiment appelé SPEM (Station de Pompage de l'Eau de Mer)...

La SPEM en hiver - Crédit photo : Serge FUSTER















...dans lequel on accède par une trappe...
Bertrand, le chef centrale, prêt à intervenir dans la SPEM - Crédit photo : Serge FUSTER
...et où se trouvent les pompes...
Les pompes d'eau de mer - Crédit photo : Serge FUSTER
... l'arrivée d'eau de mer avec son système antigel....
Crédit photo : Serge FUSTER
....et le ballon de dé-bullage qu'il faut purger une à deux fois par semaine pour ne pas que les pompes se désamorcent.
Bertrand purgeant le ballon de dé-bullage - Crédit photo : Serge FUSTER
L'eau de mer pompée est à une température négative.....
Crédit photo : Serge FUSTER
 ....et un système de chauffage de la canalisation qui achemine l'eau de la SPEM vers la base haute a été mis en place.
Conduite d'eau, à double tubulure, vers la base haute - Crédit photo : Serge FUSTER
Le gros tuyau en plastique noir annelé contient deux conduites parallèles : une conduite d'eau de mer remontant vers la centrale sur la base, une seconde plus petite contenant de la saumure chaude, évitant que la canalisation de gèle.
Crédit photo : Serge FUSTER
L'eau de mer est ensuite stockée dans une cuve tampon avant d'être dirigée vers un évaporateur qui permet de produire l'eau douce.
L'évaporateur de la centrale - Crédit photo : Serge FUSTER
Évaporateur - Crédit photo : Serge FUSTER
Cet évaporateur est alimenté en chaleur par le circuit de refroidissement des groupes électrogènes  diesels de la centrale électrique, et par la récupération de la chaleur des gaz d'échappement.
Crédit photo : Serge FUSTER
Ce système de récupération de la chaleur s'appelle la cogénération.
Pour accélérer l'ébullition de l'eau dans l'évaporateur, le vide est créé par une pompe à vide ...
Crédit photo : Serge FUSTER
... ce qui permet à l'eau de bouillir à une température de 30 à 35°C seulement en fonction des conditions atmosphériques (qui jouent sur la qualité du vide d'air obtenu dans le système).
Crédit photo : Serge FUSTER
L'eau douce produite par évaporation est ensuite passée dans un re-minéralisateur, puis devant des lampes à UV pour désinfection et enfin stockée dans trois cuves de 15 m3 chacune.
Crédit photo : Serge FUSTER
Toute l'eau n'est pas évaporée et il reste une saumure (eau concentrée en sel) qui va servir à réchauffer toutes les installations sensibles de la base, à commencer par les canalisations d'eau (voir plus haut les canalisations à double tubulures).
Osmoseur de secours - Crédit photo : Serge FUSTER
En complément de la production d'eau par évaporation, la base dispose d'un osmoseur de secours, qui peut produire de l'eau douce en faisant passer de l'eau de mer sous pression à travers divers membranes et filtres.
Cet osmoseur est parfois utilisé l'été lors des forts pics de consommation.

En hiver, la consommation d'eau douce s'élève à 3 m3 par jour pour 23 habitants, qui ont surnommé cette eau "la Centraline", en hommage à son mode de production.

samedi 27 mai 2017

Halo et parhélie

Phénomène optique lié à l'interaction entre des cristaux de glace en suspension dans l'air et la lumière du soleil, le halo solaire est facilement observable en Terre-Adélie.
Crédit photo : Arnaud LAINE
Pour que le phénomène se produise, il est essentiel qu'il y ait des cirrostratus.

Ces nuages élevés sont formés de cristaux de glace circulant uniquement dans les plus hautes couches de la troposphère.

Crédit photo : Pierre-Emmanuel FABRE
La parhélie est une partie du phénomène du halo solaire, et se caractérise quant à elle par l'apparition de deux répliques de l'image du soleil, placées horizontalement de part et d'autre de celui-ci.

Crédit photo : Maxime AIMETTI
Crédit photo : Vincent TEROL
Le phénomène se produit lorsque le soleil est plutôt bas sur l'horizon. Il est plus fréquent dans les régions polaires, car de nombreux nuages bas y sont chargés de particules de glace. 


"Les cristaux se constituent naturellement dans les nuages suivant une symétrie hexagonale, en prenant la forme d'un prisme allongé, ou bien d'un hexagone ou d'une étoile à six branches aplatis. Durant leur chute, ces particules, qui présentent des angles tous égaux à 60° ou 120°, peuvent s'orienter spontanément dans le même sens et forment un réseau de prismes qui reflète et réfracte la lumière solaire. Lorsque la lumière traverse des cristaux entre faces formant entre elles un angle de 60°, le minimum de déviation est de 22°, conditionnant la dimension apparente du halo principal, ou petit halo. Les parhélies sont situés à ce même angle de part et d'autre du soleil lorsque celui-ci est sur l'horizon, et s'en écartent d'autant plus qu'il est haut dans le ciel."

mercredi 24 mai 2017

Le semi-marathon des glaces

La météo était prometteuse, avec un vent faible annoncé (de 10 à 20 nœuds ) et une température de -18°C, plutôt douce pour la saison.
Une affiche apposée la veille au séjour pour attirer les candidats...



          ...mais finalement seuls deux inscrits (les habituels givrés de la course) pour participer à cette épreuve de 21 km, qui s'apparente plus à un trail compte tenu des conditions particulières : sacs à dos avec équipement de secours et ravitaillement, terrain au profil varié (glace dure, neige molle/dure, glace stratifiée friable).
Crédit photo : Serge FUSTER
Crédit photo : Alexandre FLOUTTARD
Le public était au rendez-vous, quoique peu nombreux et relativement dubitatif....

Le tour des icebergs - Crédit photo : Serge FUSTER
Crédit photo : Alexandre FLOUTTARD
Les paysages, quant à eux, sont toujours aussi merveilleux dans la lumière rasante d'hiver...

Crédit photo : Alexandre FLOUTTARD
Devant le chaos de glace généré par le glacier - Crédit photo : Serge FUSTER
La pause ravitaillement (6 min), après 16 km de course, a été finalement le moment le plus difficile car le fait de s'arrêter et de retirer les moufles pour boire et manger nous a fait cruellement ressentir le froid. Repartir a été un soulagement, notamment pour les mains...
Crédit photo : Alexandre FLOUTTARD

Le parcours de 21,2 km s'est limité à la zone 2 du périmètre de sécurité dans l'archipel de la Pointe Géologie. Les points les plus espacés correspondent aux zones de progression plus difficiles donc plus lentes (neige molle, glace stratifiée).
Le parcours de 21,2 km
Le profil de la course
Les manchots empereurs, eux, repartent vers l'océan à plus d'une centaine de kilomètres de DDU...
Crédit photo : Alexandre FLOUTTARD

mardi 23 mai 2017

Histoire d’œufs...

Coline est la seule à pouvoir aller ramasser des œufs dans la colonie de manchots empereurs.
Crédit photo : Serge FUSTER
Dans le cadre du programme 109 "Ornithoéco", elle est autorisée à ramasser 100 œufs abandonnés par les manchots sur la glace.
Crédit photo : Coline MARCIAU




Lors de la délicate manœuvre de passation de l’œuf de la femelle vers le mâle, les choses ne se déroulent pas toujours très bien. L’œuf peut se casser, rouler et passer trop de temps sur la glace (et donc se congeler)... Cela conduit à un abandon.
Crédit photo : Serge FUSTER
Chaque année, on dénombre en moyenne entre 300 et 400 œufs abandonnés (pour 8000 manchots).
La collecte et l'étude de ces œufs permettent, de manière indirecte, de suivre l'état de santé de la colonie. Ils sont donc mesurés (longueur, largeur et épaisseur de la coquille) afin de repérer une éventuelle évolution de ces caractéristiques sur une longue période.
En moyenne, ils mesurent 12 cm de haut, 8 cm de large et pèsent dans les 350 grammes.
La coquille fait environ 1 mm d'épaisseur.
Après étude, les œufs sont détruits. Il est interdit d'en exporter de Terre-Adélie.

10h22, le soleil se lève...

Hier, le soleil s'est levé à 10h22...
Crédit photo : Serge FUSTER
 ... et il s'est couché à 14h50.
Crédit photo : Serge FUSTER
Ce mois ci, nous perdons 3 heures, 40 minutes et 12 secondes d'ensoleillement, soit plus de 7 minutes par jour. 

samedi 20 mai 2017

La ponte du manchot empereur

C'est l'activité du moment sur la manchotière...
Crédit photo : Coline MARCIAU






Depuis quelques jours, les femelles pondent leur œuf. Elles le passent ensuite au mâle avant de repartir vers l'océan où elles vont se nourrir durant deux mois.





Pendant cette période et jusqu'à l'éclosion, le manchot empereur mâle va porter l’œuf sur ses pattes, en le recouvrant d'un épais repli de peau pour le protéger du froid.
Crédit photo : Coline MARCIAU






Les mâles se regroupent en agrégats communautaire pour se tenir chaud. C'est agrégats, appelés "tortues", sont en permanence en mouvement et les individus qui les composent passent à tour de rôle du centre plus chaud à la périphérie plus froide.
Crédit photo : Elodie SCHLOESING
Crédit photo : Coline MARCIAU
Prochain épisode : l'éclosion des œufs en juillet....

jeudi 18 mai 2017

Le bâtiment n°42, dortoir des hivernants

A Dumont d'Urville, on l'appelle le "42".
Crédit photo : Serge FUSTER



C'est dans ce bâtiment que se trouvent les chambres des hivernants, l'hôpital (voir ICI) et le bureau du chef de district.
Crédit photo : Sylvain PALLAS
Construit au bord de la falaise aux Fulmards, il bénéficie d'une belle exposition plein nord (au soleil donc dans l'hémisphère sud) et d'une vue à couper le souffle.
Crédit photo : Serge FUSTER

Ancré dans le roc sur des pilotis depuis 1969, date du début de sa construction, il est constitué d'une charpente métallique dont la souplesse se fait particulièrement ressentir lors des journées de grand vent.
La construction du "42" - Crédit photo : Archive IPEV/DDU









..... Il a depuis lors bénéficié de plusieurs rénovations, dont une nouvelle toiture, et la réfection de l'aménagement intérieur il y a quelques années. 
Crédit photo : Serge FUSTER



Une fois passé le sas d'entrée pourvu de sa fameuse porte d'entrée de type "congélateur"  (le congélateur est à l'extérieur à DDU...) dans lequel se trouve des casiers à chaussures, le visiteur débouche ....
Entrée de l'hôpital - Crédit photo : Serge FUSTER

... dans le couloir du rez-de chaussée où se trouvent l'hôpital
Entrée du bureau du Dista à gauche - Crédit photo : Serge FUSTER




....... le bureau du chef de district et derrière la porte coupe-feu une partie des chambres.
rédit photo : Serge FUSTER
Un escalier, dans lequel se trouvent quelques photos des missions précédentes, permet d'accéder à l'étage où se trouve le reste des chambres.
Crédit photo : Serge FUSTER
Dans le couloir, des rayonnages de livres permettent de profiter des ouvrages de la bibliothèque qui se trouve habituellement au séjour (toujours en travaux).

Une chambre type - Crédit photo : Serge FUSTER




Un des deux sanitaires du premier étage
Le bâtiment dispose de 33 chambres, équipées de lits superposés, permettant d'accueillir jusqu'à 66 personnes en été. Quatre sanitaires communs sont répartis sur les deux étages (2 chambres disposent d'une douche individuelle : celle du chef de district et celle dite "VIP", réservée au visiteurs de marque pendant la campagne d'été).
Vue d'une fenêtre du RDC du "42" - Crédit photo : Serge FUSTER
Pendant l'hiver, les hivernants bénéficient donc tous d'une chambre individuelle, dont certaines avec une très belle vue...
Dès le début de la campagne d'été, ils doivent la partager avec leur successeur ou des visiteurs de passage.