mercredi 28 avril 2021

Sondages vers Cap-Prud'homme

Cela faisait 20 ans que les températures n'étaient pas descendues sous les -26°C à Dumont D'Urville en avril.

 © Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Les conditions sont donc parfaites pour que le processus de cimentation de la glace de mer se consolide.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Une équipe de cinq hivernants (Thomas, Thibault, Manu, Laurent et Serge) en a profité pour aller sonder la banquise jusqu'à Cap Prud'Homme.
 

De gauche à droite Thibault, Serge, Emmanuel et Laurent © Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Chacun a son sac à dos de secours, appelé sac "banquise" et le matériel pour faire les sondages est entassé dans la pulka.

La distance à parcourir est de 11 km aller-retour, entre la base haute sur l'île des Pétrels et le Cap Prud'homme sur le continent.

Il va falloir faire 11 trous dans la glace de mer, un tous les 500 mètres environ, pour en mesurer l'épaisseur.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français
 
A tour de rôle, chacun utilise le perforateur pour forer la glace.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

L'épaisseur de glace est ensuite mesurée grâce à un enrouleur muni d'un lest, puis le point GPS est enregistré afin qu'il soit reporté sur la carte au retour.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Chaque relevé prends environ 5 minutes. Il y en a 11 à faire soit 55 minutes minimum de manipulation hors temps de trajet.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Partie après le déjeuner à 13h30 et l'équipe doit revenir sur base avant 16h30, heure de coucher du soleil.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

En trois heures de temps, il faut donc parcourir les 11 kilomètres tout en effectuant les 55 minutes de forage, donc marcher sans traîner à minimum 5 km/h avec tout le matériel.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Il faut penser aussi à s'hydrater car l'air glacé est très sec. Malgré une température de -23°C au plus chaud de la journée, l'exercice fait transpirer les manipeurs.

© Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

Arrivée à Cap Prud'homme, les 5 manipeurs ont juste le temps de prendre une dernière photo, puis de parcourir les 5,5 km du retour d'une traite avant le coucher du soleil.

Au pied de cap Prud'homme © Thomas MOUGEOT - TAAF/Institut Polaire Français

© Laurent LIFFRAUD - TAAF/Institut Polaire Français

Les sondages ont permis de constater que la glace de mer avait une épaisseur moyenne de 50 cm sur le trajet emprunté. Le périmètre de sécurité a donc été élargi à cette zone, désormais ouverte à la balade.

lundi 26 avril 2021

Démantèlement des anciens mâts HF

Dans le cadre de la dépollution de l'île des Pétrels, les anciens mâts qui abritaient les antennes HF (hautes fréquences -  ondes radio dont la fréquence est comprise entre 3 Mhz et 30 Mhz) ont été démontés.

Le site avant démontage © Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

En effet, le haubanage (les câbles tendus) qui maintenaient les poteaux en place présentaient un danger pour les oiseaux.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français
 
Il a fallu attendre le départ de tous les manchots Adélie qui nichaient dans la zone avant de faire tomber les poteaux et de les débiter en tronçons.

Nathan en pleine action © Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Les déchets, stockés sur la piste du Lion, seront évacués lors d'une prochaine rotation de L'Astrolabe.

Le site dépollué © Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

La base Dumont D'Urville dispose toujours d'antennes pour la radio HF, juste à côté de la Gérance Postale.

C'est un dispositif de communication de secours en cas de panne générale des systèmes satellitaires.

Un article à suivre, proposé par Gilles DUMONT, ancien technicien Radio/Télécoms de la TA55, évoquera l'histoire de la radio HF à Dumont D'Urville.

jeudi 22 avril 2021

Pétrels géants : les derniers à partir avant l'hiver...

Le pétrel géant, antarctique ou subantarctique, est un oiseau d'une envergure qui peut atteindre 2 mètres et qui pèse jusqu'à 5 kg.

© Adélie KRELLENSTEIN - Institut Polaire Français

Les pétrels géants antarctiques (PGA) ont le bout du bec verdâtre et  les pétrels géants subantarctiques ont le bout du bec rosé.

© Adélie KRELLENSTEIN - Institut Polaire Français

Sur l'île Rostand, dans la zone spécialement protégée de l'Antarctique (ZSPA) à proximité de la base Dumont D'Urville, nichent une dizaine de couples.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Sur l'île des Pétrels, il y a selon les années un ou deux couples qui nichent à proximité du dortoir été.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Le pétrel géant est un oiseau très craintif, sensible au dérangement. Il se nourrit de krill, de calamars mais également de cadavres de poussins manchots ou d'éléphant de mer.

© Adélie KRELLENSTEIN - Institut Polaire Français

 Cette année, 8 poussins ont pu être bagués sur l'île Rostand.

© Adélie KRELLENSTEIN - Institut Polaire Français

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Les poussins, qui ont atteint leur taille adulte et ont musclé leurs ailes vont quitter l'archipel dans quelques jours.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Les adultes partiront au début du mois de mai.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Après leur départ, il ne restera que les manchots Empereur pour affronter les rigueur de l'hiver.

lundi 19 avril 2021

Les journées raccourcissent...

 ...16h58, le soleil se couche en Terre-Adélie.

 Les journées raccourcissent de 3 heures et 22 minutes en avril.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Fin mai, le soleil se couchera à 14h25 et le 21 juin à 13h43.
La durée du jour sera alors de 2 heures et 5 minutes seulement (lever à 11h38).

jeudi 15 avril 2021

Café & vidéo du CNRS - Le poids de l'Antarctique

Le 15 avril à 13h, découvrez Le poids de l'Antarctique (Marjorie Cauwel-Lambert, 2019).

"Située sur la côte en Terre Adélie, la base scientifique de Cap Prud’homme est un monde en dehors du monde qui abrite, pendant l’été austral, une petite dizaine de personnes. Scientifiques, logisticiens, mécaniciens, cuisinier et médecin forment ainsi une petite société dont le projet commun est de faire avancer la science. Vincent est glaciologue, il fait partie de cette communauté depuis maintenant dix ans. A ses côtés, nous tenterons de cerner la force, la beauté et la fragilité de l'engagement de ces Hommes du bout du monde."


Vous pourrez rencontrer Vincent Favier, le protagoniste du film, glaciologue au laboratoire IGE de Grenoble et lui poser vos questions en direct.

Suivre le direct du 15 avril 13h

mercredi 14 avril 2021

Un panneau pour les manchots

La seule "route" de l'île des Pétrels mène de la base haute au dortoir été et mesure environ 600 mètres de long.

© Armand PATOIR - Institut Polaire Français

Pendant l'été, elle est empruntée par différents véhicules, que ce soit les 4x4 Toyota, le tracteur John Deere ou les petits Kubota.

Cette route est également fréquentée en été par les très nombreux manchots Adélie qui vont et viennent incessamment entre les colonies et la banquise ou la mer.

Nathan le mécanicien, Laura la cheffe météo et Manu l'informaticien ont fabriqué un panneau destiné aux conducteurs des divers engins.

© Laura CHATEIGNER - Institut Polaire Français


De style plutôt australien (il n'y avait pas de peinture rouge extérieure en stock sur base...), le panneau a été posé par le trio, avant le premier virage en descente de la piste.

Adélie, "manchologue" du P137 a également participé à la peinture et l'équipe a été conseillée par Olivier, campagnard d'été et bosco de DDU, pour la partie chaudronnerie.

© Laura CHATEIGNER - Institut Polaire Français

Le panneau est bien sûr démontable afin d'être retirer lors des fortes tempêtes.

© Nathan CHAIGNAUD - Institut Polaire Français

Les hivernants se sont retrouvés autour d'un vin chaud pour son inauguration, organisée par -18°C en fin d'après-midi.

vendredi 9 avril 2021

Ouverture de la banquise à la circulation des piétons

Les manchots empereur ne seront plus les seuls à arpenter la glace de mer aux alentours de l'île des Pétrels.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français
 
© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Les sondages de la banquise réalisés cette semaine ont permis de s'assurer que la jeune glace de mer atteignait une épaisseur minimale de 30 cm à proximité de la base Dumont D'Urville.

 Alex, Serge et Thomas © Laurent LIFFRAUD - TAAF/Institut Polaire Français

Inaccessible depuis le 26 décembre dernier, la banquise a pu enfin être ouverte à la circulation des piétons.

Thomas, Alex et Serge © Laurent LIFFRAUD - TAAF/Institut Polaire Français

Cette circulation est cependant très réglementée. Elle est autorisée uniquement en zone verte (Zone 2 sur la carte ci-dessous). Il faut être minimum deux personnes, avoir avec soi un sac "banquise" contenant une corde flottante, des vêtement de rechange et une trousse de secours, avoir radio et indiquer sa destination.

La zone 1 (en bleu) correspond à l'île des Pétrels, sur laquelle il est possible de circuler seul.

Les zones en rouge sont interdites. Il s'agit des zones non sondées, des ZSPA (Zone spécialement protégées de l’Antarctique - uniquement accessibles aux programmes scientifiques autorisés)....

© Laurent LIFFRAUD - TAAF/Institut Polaire Français
 
.... et de la manchotière des manchots empereur (Le M rouge - distance maximale d'approche de 40m).

© Laurent LIFFRAUD - TAAF/Institut Polaire Français

Les abords du glacier, bien que constitués de vielle banquise solide, ne doivent pas être approchés à cause des risques d'éboulements fréquents.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français
 
La mer a cédé la place aux étendues glacées, même si la présence de l'eau se rappelle régulièrement aux randonneurs sous la forme de "rivières"...

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

...qui sont des fractures dans la banquise dans lesquelles l'eau de mer n'est pas toujours gelée, et qui nous rappellent que la vigilance doit toujours rester de mise.

lundi 5 avril 2021

Une halte inhabituelle

Les manchots Empereur continuent d'arriver dans l’archipel de la Pointe Géologie, où se situe l'île des Pétrels et la base Dumont D'Urville.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Ils sont désormais plusieurs milliers à se retrouver pour commencer à constituer la grande manchotière, lieu de leur reproduction hivernale.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Fait inhabituel, les longues colonnes de manchots ont fait une halte de plusieurs jours juste devant l'île Bernard et la piste du Lion. 

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

Environ 2500 individus ont commencé à se regrouper et à constituer un début de manchotière sur la jeune glace, à plusieurs centaines de mètres de l'emplacement habituel qui se trouve près des falaises blanches du glacier de l'Astrolabe, derrière l'île Rostand.


Après la dernière tempête du week-end, ils se sont finalement remis en marche pour rejoindre l'épaisse et vielle banquise qui n'a pas débâclée depuis plusieurs année.

© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français
 
© Camille MERMILLON - Institut Polaire Français

 Ils devraient y rester jusqu'à la fin de l'hiver.

jeudi 1 avril 2021

Sondage ozone : premier lâcher de ballon pour l'année 2021

Profitant d'une journée de beau temps entre deux tempêtes, l'équipe Météo France de la base Dumont D'Urville a procédé cette semaine à un premier sondage de l'ozone dans l'atmosphère au dessus de DDU.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Il s'agit d'envoyer avec un ballon une sonde spécifique d'environ 500 grammes, constituée d'une anode, d'une cathode et d'une solution d’iodure de potassium, qui va réagir avec l'ozone. Cette réaction va générer un léger courant électrique mesurable.

Michaël (Météo France) et Xavier (VSC - Lidar/chimie) © Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Cette première sonde est couplée à une sonde météorologique standard de 160 grammes (celle que l'on envoie chaque jour avec un ballon sonde - la petite boîte collée à la grosse sur la photo ci-dessus), afin que les données soient transmises par radio (fréquence 403 Méga hertz).

La sonde météorologique dispose aussi d'un capteur capacitif pour l'humidité, d'un GPS pour la position et d'une sonde de température.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Le "paquet", constitué des deux sondes, est envoyé dans l'atmosphère grâce à un ballon gonflé à l'hélium, environ 4 fois plus gros qu'un ballon de sondage météorologique habituel.

© Serge FUSTER - TAAF/Institut Polaire Français

Le ballon va monter jusqu'à une altitude de plus de 30 kilomètres (34,1 km pour ce lâcher - figure 1 ci-dessous), et analyser la quantité d'ozone sur toute la colonne d'air (figure 2 ci-dessous).

Figure 1 © Météo France

Figure 2 © Météo France

La mesure de la quantité d'ozone relevée lors de ce sondage s'est établie à 278,3 unités dobson.

Cette opération sera renouvelée une douzaine de fois pendant l'année, en fonction des conditions météorologiques.