vendredi 29 avril 2022

Le service base

A DDU, seule la chambre individuelle en hivernage est un espace privé. Tout le reste, relève de la collectivité. Or, la vie en collectivité nécessite une organisation pour les taches du quotidien, chacun ayant une définition toute personnelle pour ce qui concerne la propreté et le rangement.....Il y a donc un point moyen à trouver entre "l'hyper maniaque" et le "je m'en foutiste" total.....C'est ce qui constitue le bien vivre ensemble. 

En terre Adélie, c'est le chef de district qui réglemente et organise cette vie collective. Un listing des taches quotidiennes et hebdomadaires a donc été établi, répertoriant dans le détail toutes les nécessités.

On l'appelle le Service Base (SB, les plus joueurs parlant de service de base).....

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Un zoom sur le début de semaine. En parallèle des taches, un planning mensuel comprenant 19 des 21 hivernants (le cuisinier et la boulangère en sont dispensés) répartit les tours de service à raison d'un binôme/jour.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Ce binôme quotidien de SB a trois grandes fonctions : 1/ Quotidiennement, nettoyer les sanitaires du séjour et du dortoir ; 2/ Quotidiennement, mettre le couvert, réaliser le service du repas et effectuer la plonge ; 3/ Selon une fréquence définie, nettoyer les sols, les réfrigérateurs, le bar, les placards......

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Pour aider "l'étourdi", des "check list" ont été mises en place. Ici, celle relative au couvert, pour dresser correctement la table et ne rien omettre.....

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Le service à table (grande tradition antarctique, il n'y a pas de self) est parfois assumé avec.......panache et grande originalité, n'est-ce pas Jérôme ? (et oui c'est un docteur du Muséum National d'Histoire Naturelle).

Audrey A./Marine Nationale

Puis vient le temps du nettoyage. Bienveillance oblige, presque un état d'esprit à DDU, des copains (ce jour-là Laurent le gérant postal et Étienne le lidariste) donnent un coup de main au binôme de service.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

On s'active à la plonge : Paul l'informaticien vide les assiettes dans le broyeur, tandis que Jimmy l'ornithologue prélave, le tout sous le regard du "maestro" du service de base Gaëtan le chef centrale, qui comme tous les jours, vient participer à l’œuvre collective.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Manu le météorologue, la main sur la poignée, attend la fin du cycle de la plonge tandis que Bastien le plombier, torchon à la main, est dans les "startings blocks" pour la sortie des couverts. A ce propos, on l’apprécie notre machine, parce que pendant deux jours elle était HS et là......on a beaucoup moins apprécié....(un seul être vous manque.....).

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Comme il a l'air heureux d'être là Camille notre radio. Fin de séchage et rangement. Un vrai travail collectif et à la chaine. Le tout dans la joie et la bonne humeur.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Ah oui, j'allais oublier, pour les étourdis, il y a toujours le pense bête......

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Après le repas, les sanitaires (vous avez noté, je fais dans l'ordre d'apparition... !). Comme ils sont collectifs à DDU, on ne joue pas, c'est donc une tache quotidienne. Ce jour-là, c'est Vianney le second de la centrale, qui s'y colle.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Hygiène, hygiène quand tu nous tiens......Un dévouement au collectif. Non Nicolas et Zoé, la photo n'a pas été prise lors d'une fin de soirée arrosée.....mais bien lors d'un SB 😂. Parole d'agent assermenté !

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Enfin, troisième volet de la saga, on termine par le ménage. Ce jour-là, un vendredi, c'est nettoyage des couloirs du dortoir. C'est toujours Manu le météorologue qui s'y attelle (décidément il est partout cet homme là, quel dévouement à la collectivité). Oui Marie, ceci est un aspirateur.....😜

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Puis on finit au balai "swiffer", le parquet supportant très mal les grandes eaux. Petite remarque mais qui a son importance, on fait très attention à ne pas faire de bruit au dortoir, il y a en a qui dorment le jour (et pas que le dimanche matin)....

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Là aussi, pour les débutants dans le ménage, il y a la "check list" qui va bien car la formation est continue.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Que retenir au final de tout ça ? Le service base est un engagement pour la collectivité. Le don d'un moment de soi pour permettre à tous "le bien vivre". Un acte de citoyen adélien, un moment dédié aux autres. Allez, soyons honnêtes, ce n'est pas si mal que ça.

jeudi 28 avril 2022

La gestion des déchets

Depuis des semaines, je vous fais rêver avec des sujets plutôt très glamours comme les animaux, la banquise, les aurores......Cette semaine, j'ai décidé de vous parler de l'envers du décor, parce que ça fait partie notre vie à DDU, au travers du sujet de la gestion des déchets.

On consomme, on produit, on transforme, donc on génère des déchets ! L'Antarctique est un continent protégé par des conventions internationales intégrant un très fort volet environnemental.

La gestion des déchets à DDU est un long processus qui commence directement au niveau des approvisionnements par une politique d’achat visant à diminuer les futurs déchets d'emballage par exemple. Elle se poursuit au niveau les utilisateurs. A ce titre, à la cuisine, après les repas, on tri les poubelles des restes alimentaires entre broyable et non broyable.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

L'alimentaire broyable est traité, découpé, écrasé, haché menu......dans un broyeur qui, une fois son office accompli, enverra directement à l'océan le reliquat via une canalisation.

Le non broyable (os conséquents, noyaux d'avocat.....) est conditionné en fûts étanches puis placé en conteneurs qui seront évacués par bateau lors de la prochaine campagne d'été, à destination de l'Australie ou de la France.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Dans chaque bâtiment de la base, on trouve des poubelles de tri sélectif adaptées aux déchets générés par la fonction du local. Ici, celles du séjour/salon/bar.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Ci-dessous, celles des bureaux des scientifiques (géophy). Vous noterez celle dénommée "composite", en quelque sorte la "poubelle reliquat" quand ça ne rentre dans aucune case identifiée (vieux tissus, paires de chaussures usées, chaufferettes...) et que le volume n'est pas suffisamment conséquent pour justifier une filière d'élimination identifiée depuis DDU. Un tri secondaire sera fait en métropole par une entreprise spécialisée.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Ici les poubelles du dortoir, sans verre ni aluminium par exemple....

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

...contrairement à celles de la cuisine où c'est parfaitement nécessaire.

Les poubelles ont scrutées tous les jours par les deux personnes désignées de service (on en reparlera), vidées seulement si nécessaire (afin de ne pas produir de surconsommation d'emballages).

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Le verre, comme en métropole, fait l'objet d'un traitement spécifique de la part de l'utilisateur.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Les papiers, cartons et bois sont brulés au rythme des besoins, dans un incinérateur rejetant un minimum de déchets dans l'atmosphère, en fonction des conditions météorologiques, force et direction du vent. Ceci afin de ne pas perturber les capteurs des appareils d'analyse de l'air installés sur la base dans le cadre de programmes scientifiques.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Les autres déchets sont dans un premier temps compactés par catégorie pour en réduire le volume, puis conditionnés en conteneurs qui seront là aussi évacués par bateau vers l'Australie ou la métropole.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Tous ces appareils sont installés dans un local dédié, au centre de la base (le "75"), dans lequel on va aussi trouver tout un tas de petits contenants très spécifiques pour différents matériaux et matériels (batteries, piles, ampoules, fils électriques......)

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Les produits dangereux pour l'humain et l'environnement (produits chimiques inflammables ou corrosifs, médicaux, radioactifs.....) sont traités à part et stockés de manière sécurisé en conteneurs aménagés, en attendant leur évacuation hors du territoire, toujours par bateau.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Sur la base, le "grand maître" de la gestion des déchets, c'est Nicolas notre chef technique. C'est lui qui assume parmi ses multiples taches, cette responsabilité de faire respecter les filières de traitement des déchets et qui veille en permanence à ce que la France respecte au mieux ses engagements internationaux en matière de protection de l'environnement en Antarctique. Très lourde responsabilité.

Jean-Philippe GUERIN/TAAF

Enfin, dernier point, faute de station d'épuration à ce jour, le traitement des eaux usées et des eaux noires à DDU se traduit par un rejet à la mer après passage systématique par des sanibroyeurs.....

Vous l'aurez compris, si on peut toujours mieux faire en matière environnementale, et la base DDU demeure perfectible, beaucoup de choses sont déjà prises en compte par la France pour la protection de l’environnement  en Antarctique.  

dimanche 17 avril 2022

"Halléluia"

Le pétrel géant d'Antarctique (PGA) : voici l'objet de toutes les attentions actuelles de notre ornithologue Jimmy qui, comme vous avez pu le suivre dans les deux épisodes précédents, n'a pas pu baguer les poussins jusqu'à présent. La faute à une banquise peu ...........coopérative.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

A Dumont d'Urville, nous comptons seulement une dizaine de couples de PGA, qui sont tous installés sur l'ile Rostand, à 300 mètres à vol d'oiseau de l'île des pétrels. Cette année, ils ont donné naissance à 10 poussins. Autant vous dire que l’espèce est plus que protégée et suivie.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Le PGA vit toute l'année en Antarctique et dans les iles australes, mais est présent à DDU seulement de juillet à avril pour sa reproduction. Le poussin PGA quitte le nid vers la mi-avril, d'où l'importance pour les ornithologues de pouvoir les baguer avant leur départ. Quelques photos de PGA adultes.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Avec un poussin par an et par couple, la reproduction du PGA est complexe. La survie de l'espèce avec 30.000 couples dans le monde Antarctique, n'est pas menacée mais fragile à DDU. Vivant en moyenne une trentaine d'années, le PGA adulte pèse jusqu’à 5 kg, se nourrissant principalement de krill, de poissons et cadavres d'animaux marins (manchots, phoques, oiseaux).

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Ci-dessous un poussin PGA (totalement de couleur noire contrairement à l'adulte), objet de toutes les pensées et préoccupations du moment de Jimmy.

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Car enfin, levons le suspense, nous y sommes arrivés. C'est le mercredi 13 avril, à notre troisième tentative, que nous avons pu franchir la banquise qui nous sépare de l'ile Rostand et permettre à Jimmy d'aller baguer les six poussins encore au nid. Quatre étant déjà partis, dont un vu en vol au dessus de l'ile. "Je le tiens, je ne le lâche plus" semble se dire Jimmy".

Emmanuel LINDEN/Météo France

Le travail de pose des bagues d'identification commence (une carte d'identité de l'oiseau en quelque sorte).....

Emmanuel LINDEN/Météo France

Ces bagues ont pour vocation d'équiper l'oiseau durant toute sa vie et ainsi, année après année, de suivre son parcours de vie et de reproduction ainsi que sa généalogie.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Celui ci-dessous avec son duvet encore présent, n'est pas encore tout à fait prêt à l'envol, contrairement à celui ci-dessus.

Emmanuel LINDEN/Météo France

A les regarder ainsi tous les deux, les yeux dans les yeux, on se dit qu'il flotte dans l'air cet après midi là, comme un parfum d'amour, non ? "T'as de beaux yeux, tu sais ?" (© Jean Gabin).

Emmanuel LINDEN/Météo France

Et puis, pendant qu'on y était, Jimmy s'est dit que pousser un peu plus loin pour aller voir la manchotière installée derrière un éperon rocheux dénommé "Nunatak du bon docteur", ça valait le coup. La banquise était dans un jour de clémence avec les humains. 7143 manchots empereurs ce jour là !

Jimmy ALLAIN/Institut Polaire Français

Mission "baguage poussins PGA" accomplie. 

Morale de l'histoire : La nature nous enseigne la patience et l'humilité et nous incite à la prudence. Il faut savoir parfois reculer pour mieux avancer, parfois attendre pour réussir en sécurité. Dans tous les cas, il faut toujours rester optimiste et confiant.

 

vendredi 15 avril 2022

Les dangers de la banquise

Samedi 9 avril, seconde tentative pour franchir le bras de mer qui nous sépare de l'Ile Rostand où sont installés les pétrels géant d’Antarctique (PGA) dont Jimmy doit baguer les poussins avant leur envol (cf article précédent). Beau temps, petite pellicule de neige sur la banquise, il fait froid.....ça se présente bien.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Le sondage débute.....sous l’œil intéressé de deux experts locaux venus en reconnaissance. Ils ne sont pas farouches mais curieux. S'il nous est interdit de nous en approcher à moins de 30 mètres, rien en revanche de leur interdit de se rapprocher de nous....On adore !

Emmanuel LINDEN/Météo France

 "Je fais des trous, des petits trous, encore des petits trous" (© Serge Gainsbourg)

Emmanuel LINDEN/Météo France

Et puis on mesure l'épaisseur avec Jimmy.....38 cm. C'est tout bon, on continue. Le froid a joué son rôle.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Une vingtaine de trous plus tard, l’épaisseur oscille entre 35 et 45 cm. Nous sommes rejoints par Adrien et Vianney, Emmanuel immortalisant l'instant.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Donc, on poursuit la progression et on avance ainsi au fur et à mesure des sondages (un trou en avant, un à droite et un autre à gauche). Ça tient, on est dans les normes (minimum 20 cm pour un individu à pied ou à ski).

Emmanuel LINDEN/Météo France

Certes, on a un peu de houle ce jour là et on voit la banquise monter et descendre, comme une respiration. On décide de poursuivre la progression et on finit par atteindre l'ile Rostand. Jimmy est aux anges, il va pouvoir baguer !

Emmanuel LINDEN/Météo France

Pourtant, après un nouveau point avec le service météo et compte tenu de l'accroissement ressenti de la houle, on décide de rentrer. Décision difficile. Nouvelle désillusion pour Jimmy, le coup est rude. Si près du but ! 

Regardez bien la photo ci-dessus et celle ci-dessous, prises sous un même angle : 1h30 les séparent.

Emmanuel LINDEN/Météo France

La houle a disloqué la banquise en quelques dizaines de minutes seulement. Sans prudence, nous aurions pu nous retrouver piégés sur l'ile Rostand.....pas cool ! Tout est à refaire. Plus qu'ailleurs compte tenu des conséquences potentielles, en Antarctique, la nature commande. Il nous faut l'écouter et l'accepter avec humilité.

Emmanuel LINDEN/Météo France

Savoir renoncer fait partie de la sécurité. Jimmy parviendra t-il à baguer les poussins PGA avant leur envol ? Vous le saurez au prochain épisode en suivant les aventures de la TA 72......

 

vendredi 8 avril 2022

Première banquise et.....premiers sondages

La fin du mois de mars est généralement le signal du retour des températures basses permettant le début de la formation de la banquise. Un moment très attendu par Jimmy l'ornithologue, qui doit aller sur une ile baguer des poussins pétrels géant d'Antarctique avant leur départ vers la mi-avril. Autant dire qu'il y a un peu de pression......

Céline DUPIN/TAAF

Eau salée oblige, il faut une température de l'air de - 8° à - 10° minimum pendant quatre à six semaines et une température minimale de l'eau de mer de -1,8° sur un mètre de profondeur, pour que la glace de mer (la banquise) débute son embâcle (sa formation, par opposition à la débâcle, sa rupture).

Jean Philippe GUERIN/TAAF

Nous assistons alors progressivement au blanchissement (non pas de la campagne comme l'a si bien dit Victor Hugo) de la surface de l'océan. 3 phases successives : le fraisil comme ci-dessus, puis apparaissent les crêpes et enfin la phase de cimentation où l'ensemble se lie pour former une surface compacte.

Jean Philippe GUERIN/TAAF

L'évolution est extrêmement rapide dans un sens....comme dans l'autre. Au gré de la houle, des marées, des vents et des températures, cette première jeune glace se forme puis se casse, puis se reforme, puis se casse à nouveau.......Un cycle qui peut durer plusieurs semaines, mettant les nerfs à rude épreuve...

Jean Philippe GUERIN/TAAF

A ce stade évidemment, pas question de tenter de marcher dessus. Seulement quelques centimètres d’épaisseur, seuls les manchots s'y risquent sans grande conséquence en cas de rupture. L'humain, prisonnier de son ile des pétrels, observe, tantôt avec joie, tantôt avec tristesse...

Jean Philippe GUERIN/TAAF

Les crêpes (ou galettes, un bonjour à tous les bretons qui nous suivent 😉) sont aussi appelés Pancakes par les canadiens, Blinis par les russes et Sikuaq par les groenlandais. Un bel exemple ci-dessous. A ce moment, ils ne sont pas encore cimentés, on ne s'y risque toujours pas.

Jean Philippe GUERIN/TAAF

Un gros plan entre Fraisil et Pancake, ça ne donne pas envie d'y poser le pied, n'est ce pas ?

Jean Philippe GUERIN/TAAF

Comme on peut le constater sur la photo ci-dessous, la surface de la banquise est loin d'être uniforme. N'imaginez surtout pas une glace de patinoire.

Jean Philippe GUERIN/TAAF

Alors devant la pression mise par Jimmy (et surtout le besoin de sortir du bureau, soyons honnête), mardi 5 avril après midi, nous partîmes à quatre (Jimmy, Jean Philippe et Jérôme accompagnés de Céline la doc/photographe) pour effectuer nos premiers sondages de l'année, entre l'ile des pétrels et celle de Rostand. Rapidement rejoint par Nico le responsable technique....qui a ramené le bon foret ! C'est le début de saison, on tâtonne encore un peu, faut se chauffer.

Céline DUPIN/TAAF

Des micro-spikes aux pieds (crampons à glace amovibles) pour ne pas glisser, une perceuse, un énorme foret, un décamètre et un piolet, et nous voilà sur la banquise. Bon ok, on y va mollo pour la première descente. La baignade, c'est déjà fait et le léopard de mer rode toujours dans le coin....donc guère envie de se louper.

Céline DUPIN/TAAF

On commence modeste, juste au bord et il faudrait aller.....jusqu'en face ! Le personnel communal de DDU s'affaire, un qui bosse, trois qui regardent et une qui mitraille. 37 cm de profondeur ! Waouh, on est pas mal du tout ! (il en faut entre 20 et 30 pour marcher dessus en toute sécurité).

Céline DUPIN/TAAF

Mais ça ne dure pas longtemps. Au fur et à mesure de l’avancée et au terme d'une quinzaine de sondages, l'épaisseur de glace s'amenuise. Lorsqu'on arrive à 7 tous petits cm, on décide de stopper l’expérience. Vous noterez la position du perceur frileux dont on devine clairement qu'il n'a pas envie de passer à l'eau......

 

Céline DUPIN/TAAF
 

Pauvre Jimmy, promis on remettra ça prochainement. Le sondage de banquise va devenir une occupation quasi quotidienne pendant de nombreuses semaines pour élargir le périmètre des sorties, au fur et à mesure de l’avancée dans l'hiver. Les jambes vont pouvoir se dégourdir.

A DDU, c'est le Dista qui est le responsable des autorisations de sortie sur banquise. Une grosse responsabilité car les conséquences peuvent être graves.