8h45 à DDU, comme un rituel, la station de Météo France, servie par Adrien l'ingénieur, Emmanuel et Bertrand les deux techniciens, lance dans l'atmosphère un ballon de radio-sondage. Au même instant, dans quatorze autres sites en France métropolitaine et outre-mer, a lieu un lancer identique.
Ce radio-sondage permet d'établir un profil vertical de l'atmosphère, du niveau de la mer jusqu'à 25 km environ, en relevant chaque seconde environ, la pression, la température, l'humidité et le vent.
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Les informations sont transmises en direct au sol via les ondes radio, aussi bien à la montée qu'à la descente du ballon après éclatement et viennent compléter et calibrer les données satellitaires.
La sonde, après initialisation sur un banc de calage, calibrage et vérifications, est placée dans un petit container isolant destinée à la protéger.
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Entre les mois de mars en novembre, lorsque certaines conditions météorologiques bien particulières sont réunies, la station Météo France de DDU procède également au lancer de sondes plus volumineuses dans la stratosphère (jusqu'à 35 km). Ces sondes sont destinées à mesurer la concentration d'ozone (ce qui permet de suivre et mesurer le fameux trou de la couche d'ozone).
Mickaël BITEAU/Météo France/Institut Polaire Français |
Le ballon est préalablement gonflé dans son hangar, bien à l’abri du vent et des intempéries, les lancers ayant lieu tous les jours, sauf pour des raisons de sécurité si le vent moyen dépasse les 70 Kt (environ 130 km/h).
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Le ballon est gonflé à l’hélium, ce qui lui permet de grimper à une vitesse ascensionnelle de 5 m/seconde. Lorsqu'il arrivera à son altitude maximale, compte tenu de la diminution de la pression extérieure, le ballon mesurera environ 8 mètres au moment de son éclatement.
Audrey A./Marine Nationale/Institut Polaire Français |
La sonde est fixée au ballon via un dérouleur de fil de 25 mètres environ, qui se déplie durant les premiers mètres de l’ascension, jouant un rôle d'amortisseur en cas de vent fort, pour limiter les risque de collision entre la sonde et le ballon.
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Après s’être assuré que l'hélicoptère n'est pas en vol (ce serait ballot une collision entre un ballon et un hélicoptère !), le personnel désigné procède au lâcher. C'est un moment délicat et stressant, car compte tenu des conditions météorologiques qui règnent à DDU, tous redoutent un choc avec le sol ou un bâtiment.
Compte tenu de l'isolement de DDU, le lancer du ballon est encore humain, comme Kerguelen et sur trois atolls dans le Pacifique. Partout ailleurs, il a été automatisé.
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Un instant presque de grâce, auquel tout le monde peut participer. C'est une tradition à DDU, chaque personne peut lâcher "son ballon" sous la surveillance attentive d'un personnel météo.
Emmanuel LINDEN/Météo France/Institut Polaire Français |
Le ballon mettra un peu moins de deux heures pour atteindre les 25 km d'altitude et les données recueillies permettront d'alimenter le réseau d'observations météorologiques mondiales, utile aux modèles de prévision du temps. DDU contribue donc à fiabiliser les prévisions météorologiques.
Jean Philippe GUERIN/TAAF/Institut Polaire Français |
En ce mois de février 2022, aux alentours du 24 février, sera lancé le 23.000ième ballon depuis que la Météorologie Nationale puis Météo France opèrent à DDU.
(article rédigé avec la collaboration d'Adrien, Emmanuel et Bertrand de Météo France, un grand merci).
Merci beaucoup pour toutes ces informations, très intéressant.
RépondreSupprimerMerci pour toutes ces précisions
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