Pourtant, identifier son partenaire rapidement est vital dans cet environnement, pour procéder à l'échange de l'œuf ou au nourrissage alterné du poussin.
La colonie dans le blizzard - Crédit photo : Philippe ROUAULT |
Or, il n'y a pas de repère spatial, car il n'y a pas de nid (les manchots couvent les œufs et les jeunes poussins entre leurs pattes)... Et la colonie est toujours en mouvement...
Les scientifiques, et notamment le programme 137, se sont penchés sur cette question depuis le début des années 70.
Ils ont découvert que le manchot empereur arrivait à s'identifier grâce à son chant, dont les caractéristiques sont uniques pour chaque individu.
C'est une sorte de carte d'identité acoustique.
Par ailleurs, différentes études ont permis de déterminer des caractéristiques de ces chants, qui permettant de différencier les sexes.
Extrait présentation programme 137 - Elodie SCHLOESING |
Ainsi, les chants des mâles et des femelles, tout en étant différents, possèdent toujours une même structure syllabique comme le montrent les deux schémas ci-dessus.
Mais si le chant est une carte d'identité spécifique à chaque individu, il peut peut-être contenir aussi d'autres informations.
C'est ce que cherche à savoir Elodie, qui travaille pour le programme 137.
Elodie en train d'enregistrer les chants des manchots - Crédit photo : Cyril DELPHIN |
Elle suit cette année un protocole bien précis.
Fin mars début avril, Elodie a marqué certains manchots (avec une teinture effaçable), détectés à leur arrivée sur la colonie grâce à une puce électronique dont ils sont équipés (voir ICI).
Elle a ensuite procédé à des enregistrements à différents stades de la reproduction...
Crédit photo : Cyril DELPHIN |
...tels que la ponte, la couvaison par les mâles, l'éclosion, la couvaison du poussin etc...(voir schéma du protocole ci-dessus)
Crédit photo : Philippe ROUAULT |
Les enregistrements ont donc eu lieu pendant tout l'hiver, parfois dans des conditions très difficiles. Des rediffusions (play-back) des chants par un haut-parleur permettent également de vérifier si la signature acoustique enregistrée est bien reconnue par le partenaire.
Crédit photo : Philippe ROUAULT |
A l'issue de la saison, les laboratoires de recherche qui ont élaboré ce protocole du programme 137 disposeront d'un pool de chants enregistrés sur différentes périodes.
L'étude de ces données permettra de rechercher si de nouvelles informations (indications sur la condition physique ? âge ?) peuvent être déduites du chant de l'empereur.
Alors là Serge vous nous faites un très beau cadeau. Nous avons l'habitude que vous nous gâtiez avec beaucoup d'articles différents mais celui ci est particulièrement passionnant (à mon goût).
RépondreSupprimerMerciiiiii merci à vs tous donc.
A bientôt bien sûr !
Isabelle
http://www.leparisien.fr/environnement/des-milliers-de-poussins-de-manchots-adelie-meurent-dans-l-antarctique-13-10-2017-7328406.php
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