En ce jour de solstice d’été en Antarctique, petite explication d’un phénomène très spécifique à notre environnement polaire !
Quand on arrive sur la station Dumont-d’Urville (DDU), on apprend vite à se familiariser avec l’intranet. C’est un site internet local où chaque département publie des informations : la météo, les plans de chambres, les tours de service, la presse, les cartes, la photo du jour, et plein d’autres informations utiles (ou pas !). On peut même accéder à la station de radio de DDU, qui diffuse une playlist de musique et parfois même des émissions de radio amateurs.
Sur cet intranet, on trouve aussi l’éphéméride et c’est là que, depuis le 8 décembre, nous voyons « soleil circumpolaire » en lieu et place des heures de lever et coucher du soleil. Qu’est-ce que ça veut bien dire ? Une étoile est circumpolaire autour du pôle céleste sud si l'opposé de sa déclinaison est au moins égale à la colatitude (terrestre) de l'observateur situé dans l'hémisphère sud. En des termes plus simples, on dit du soleil qu’il est circumpolaire quand il ne se couche pas. Ce petit schéma pourrait aider à comprendre.
Du fait de l’inclinaison de l’axe de la Terre sur le plan de son orbite, toutes les régions de la Terre ne sont pas éclairées de la même façon par le Soleil au cours de sa révolution annuelle. Entre l’équinoxe de mars et celui de septembre, dans l’hémisphère nord, le Soleil éclaire le pôle Nord en permanence. Le même phénomène se produit au pôle Sud entre les équinoxes de septembre et mars.
Les cercles polaires arctique et antarctique délimitent des régions jusqu’aux pôles où le soleil reste au-dessus de l'horizon pendant au moins vingt-quatre heures consécutives en été (c’est le jour polaire) et en dessous de l'horizon pendant au moins vingt-quatre heures consécutives en hiver (c’est la nuit polaire). DDU étant situé sur le cercle antarctique, on peut voir ce fameux soleil de minuit pendant quelques jours en été.
Pas tout à fait quand même puisque, la calotte polaire sur le continent montant assez vite en altitude, notre horizon est un peu faussé et plus haut que si c’était l’océan par exemple. Elle nous cache donc un peu le soleil en milieu de "nuit" mais le plaisir et l’émerveillement sont là.
Au cours de la journée, phénomène universel du fait de la diffraction de la lumière par l’atmosphère, les couleurs varient : une luminosité plus franche et bleutée au moment où le soleil est au plus haut dans la journée ; des couleurs plus chaudes en fin de journée ou très tôt le matin.
Photo : Nicolas Puvis (DISTA)
Ce qui est très perturbant, c’est de voir la lumière du jour tout le temps. Il y a une petite dissonance entre ce que nous dit notre cerveau et ce que nous dit notre corps. En d’autres mots, on voit bien l’heure qu’il est, mais notre corps a du mal à admettre qu’il est l’heure d’aller dormir. Cela peut avoir des impacts sur les rythmes de sommeil, mais on essaye d’y être attentif et chacun a ses petites astuces pour trouver le sommeil quand même !
Photo : Nicolas Puvis (DISTA)
Avant de conclure, soyons honnêtes, ces photos ne sont pas contractuelles... Elles datent de trois jours. Ceux qui suivent un peu la météo de notre contrée polaire savent que depuis deux jours qu’on ne peut pas observer ce soleil de minuit, ni de midi d’ailleurs, parce que le temps est plutôt à la neige, au vent et aux nuages bas ! Et nous attendons avec impatience la deuxième rotation de L’Astrolabe, qui se bat dans un pack de glace encore assez dense au large de DDU. Ils seront là pour Noël !
Belles fêtes de fin d'année à toutes et à tous !!
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